"j'ai nom sans bruit"
J'ai nom sans bruit d'Isabelle Jarry
4ème de couverture : A bout de ressources, après plusieurs mois passés dans la rue, Marie part vivre à la campagne. Elle laisse à Paris sa fille de cinq ans, Nisa, placée dans une institution. Depuis la mort de son mari, elle vit dans le chagrin et la solitude. Elle était poète, elle n'écrit plus. Isolée dans une petite maison, elle ne pense qu'à récupérer sa fille. Elle va vivre une ultime épreuve, la perte des mots. Elle ne sait plus parler, ne peut plus s'exprimer....
C'est un petit bouquin qui se lit très vite, un peu comme si l'auteur l'avait écrit pour nous alerter. Il est écrit comme nous vivons, rapide. Rapide a été la descente aux enfers de Marie qui avait tout pour être heureuse et a tout perdu : son mari, sa maison, sa fille... Elle se retrouve sdf et erre dans son ancien quartier. Puis Marie se souvient de cette petite maison de famille à la campagne, elle part et se reconstruit petit à petit avec l'espoir de récupérer son enfant. Le chagrin est toujours là et la vie de sdf l'a isolée des autres alors elle perd les mots.
Perdre les mots est quelque chose que je connais bien, c'est énervant et frustrant!
extraits :
"J'habitais dans la rue, certes, mais je restais la même femme. Je n'étais pas folle, ni mal élevée,j'avais un peu de culture et je savais réfléchir,j'étais capable d'échanger des idées, à plus forte raison de banalités. Mais non, personne ne désirait bavarder avec moi. Etait-ce parce quej'étais sale ? Mal habillée ? De quoi avaient peur ceux qui se détournaient, vaguement offusqués ? Ils vivaient dans un monde etj'en étais exclue, [... ]"
"Il me restait du vocabulaire, tout de même, les mots n'avaient pas tous disparu. J'ai continué, mais en réalité je tournais en rond. J'écrivais toujours les mêmes choses, je répétais ce que je savais encore dire, m'accrochant à cet exercice sans m'apercevoir que je n'avançais pas dans le reconquête de mon vocabulaire, bien au contraire."