"Les gueux de la République"
http://www.babelio.com/livres/Krausz-Les-gueux-de-la-Republique/255526
4ème de couverture :
«Une des conséquences du surendettement est de détruire à petit feu ses victimes, altérant irrémédiablement tant leur moral que leur physique, entraînant des pathologies lourdes, le recours à des solutions extrêmes, l'isolement et la marginalisation. Ces naufragés, ces laissés pour compte s'accrochent comme ils peuvent à la vie, surconsomment les mixtions magiques de tranquillisants, somnifères et antidépresseurs, contribuant ainsi au trou de la Sécurité sociale, tout en détruisant inconsciemment leur santé.»
Il y a la misère dont on hérite -qui nous poursuit toute notre vie-, et celle dans laquelle on tombe, après un accident de la vie - chômage, divorce, maladie - aspiré par l'engrenage infernal des crédits toxiques.
Dans notre pays, cette véritable pandémie touche plusieurs millions de citoyens. Le nombre de ces nouveaux exclus ne cesse de croître, avec chaque année près de cent quatre-vingt mille cas supplémentaires, et les dommages collatéraux sont considérables, puisque des familles entières sont ruinées, marginalisées, détruites. Les Gueux de la République, récit sans fard - non dénué d'humour - de dix années d'un parcours kafkaïen, leur est dédié.
Extraits :
« Des lois touffues, sans les moyens prévus qui les accompagnent, faites pour être détournées, transgressées par les riches, mal appliquées pour les pauvres qui, lorsqu’ils tentent de se rebiffer ou d’appeler à l’aide, doivent supporter l’affront d’un silence méprisant, de l’indifférence, ou bien se contenter d’une réponse digne des adeptes de la langue de bois… »
« Inadapté et obsolète, le système actuel permet à nos fonctionnaires d’adopter régulièrement, en toute bonne conscience, des positions inéquitables et pratiquer en toute légalité, en l’absence de textes adaptés, la discrimination généralisée devenue une habitude… »
« Une des conséquences du surendettement est de détruire à petit feu ses victimes, altérant irrémédiablement tant leur moral que leur physique, entraînant des pathologies lourdes, le recours à des solutions extrêmes, l’isolement et la marginalisation. »
« Le surendetté est un dangereux criminel qui doit purger sa peine jusqu’au bout, et pourquoi pas, jusqu’à ce que mort s’ensuive. »
« Nous avions tout perdu y compris notre joie de vivre. »
« Même avec la hargne d’un pitbull, je savais qu’il me serait très difficile de faire reculer l’artillerie bancaire. »
« Mais il me fallait continuer à braver la tempête, avec le même courage, résister aux aléas de la vie, dans l’indifférence d’une société hypocrite ignorant nos appels de détresse. »
« J’en concluais qu’à chaque fois que j’éternuais, la Commission augmentait le montant de la rançon. »
« Je m’imaginais les propos tenus par mes amis de la Banque de France, en charge de notre dossier : « alors papy, tu fais de la résistance ! Tu vas voir mon bonhomme, nous allons te faire souffrir, et tu vas le regretter ! »
« Nous avons dû supporter l’opprobre et le mépris, réservés aux pestiférés des temps modernes. »
« Certains adopteront l’attitude de « plus rien à perdre », et la plupart découragés face à la machine à broyer, harcelés, humiliés admonestés, renonceront à toute action, d’autant que la complexité et la lenteur de la procédure de surendettement dissuadent les plus audacieux !"
« Nous ne parvenions pas à faire admettre notre vulnérabilité et il ne nous restait plus qu’à rejoindre le troupeau grandissant des incrédules : fidèles et incroyants, tous devenaient au fil du temps des athées du politique. »
« Et vous oubliez tous les surendettés non identifiés, galérant la plupart depuis des mois, voire des années en cachette. Certains par honte, d’autres par manque de courage repoussent l’extrême et humiliante décision de déposer un dossier de surendettement. C’est pourtant la seule solution qu’il leur reste. »
« Certes, tout n’avait pas été négatif, dans l’épisode que j’avais traversé. Bien qu’affichant les stigmates de cette misérable aventure, j’étais toujours là, nous étions encore vivants, notre famille plus unie que jamais. »
Mon avis :
Cher Monsieur Krausz,
J’étais ravie de recevoir votre livre en participant au concours « Masse critique » de Babélio. Je voulais en même temps, et avec vous, participer à un autre concours : « la lettre à l’écrivain ». Mais voilà…. J’avais beau réfléchir je ne voyais pas comment faire. Il faut dire que j’avais le choix entre la plus belle lettre d’amour, celle à un jeune auteur, la plus critique ou la plus décalée. Je passerais sur les deux premières sans vouloir vous offenser, bien que rien ne soit impossible dans le monde de l’écriture. Je ne pouvais me permettre de critiquer, en effet plus qu’un témoignage votre histoire est une souffrance et j’ai trop de respect envers mes semblables pour pouvoir le faire. Il me restait la plus décalée…. Alors j’ai choisi de ne pas participer au concours mais de vous écrire quand même.
Le récit de votre combat sera bien utile pour les gens qui connaissent une situation de surendettement. Les textes de lois, la chronologie de vos procès et de vos batailles représentent l’espoir, la ténacité, la rage de vivre !
Les organismes et fonctionnaires que vous avez côtoyés ne pensent pas à gérer un dossier de façon individuelle. Il nous faut rentrer dans les cases sous menace de longueur où il faut beaucoup de patience envers eux.
J’ai senti votre douleur, surtout envers votre épouse, votre reine, que vous avez toujours voulu protéger, un peu comme à l’ancien temps dans une modernité qui peut être vous dépassait. En toute connaissance de cause je peux vous dire qu’un rêveur gère mieux un budget qu’un matheux dépassé. Dommage…. Mais là encore vous avez fait du mieux que vous pouviez.
Alors que le combat était perdu d’avance, vous avez agi et tenu bon jusqu’au bout et pour cela je vous admire, ne connaissant pas grand monde qui le ferait.
Une cause équitable est celle où l’on se bat individuellement pour une globalité de l’injustice et vous l’avez bien compris.
Soyez heureux avec votre épouse, vos enfants et petits enfants, profitez maintenant de la vie, vous le méritez !
Le « reste à vivre » restera longtemps dans ma mémoire…. Votre livre est à découvrir !
en partenariat avec babélio et les éditions In Octavo