"Le Tailleur de pierre"
4ème de couverture :
" La dernière nasse était particulièrement lourde et il cala son pied sur le plat-bord pour la dégager sans se déséquilibrer. Lentement il la sentit céder et il espérait ne pas l'avoir esquintée. Il jeta un coup d'oeil par-dessus bord mais ce qu'il vit n'était pas le casier. C'était une main blanche qui fendit la surface agitée de l'eau et sembla montrer le ciel l'espace d'un instant. Son premier réflexe fut de lâcher la corde et de laisser cette chose disparaître dans les profondeurs... " Un pêcheur de Fjâllbacka trouve une petite fille noyée.
Bientôt, on constate que Sara, sept ans, a de l'eau douce savonneuse dans les poumons. Quelqu'un l'a donc tuée avant de la jeter à la mer. Mais qui peut vouloir du mal à une petite fille ? Alors qu'Erica vient de mettre leur bébé au monde et qu'il est bouleversé d'être papa, Patrik Hedstrôm mène l'enquête sur cette horrible affaire. Car sous les apparences tranquilles, Fjâllbacka dissimule de sordides relations humaines - querelles de voisinage, conflits familiaux, pratiques pédophiles - dont les origines peuvent remonter jusqu'aux années 1920.
Quant aux coupables, ils pourraient même avoir quitté la ville depuis longtemps. Mais lui vouer une haine éternelle.
Extraits :
« Il avait vraiment besoin d’un petit roupillon, ensuite il serait frais et dispo pour s’attaquer au travail. Une sieste, comme en Espagne. Là-bas, ils en avaient compris l’utilité, alors qu’ici en Suède, on devait subir ses huit heures de boulot quotidiennes, dans la bonne humeur et avec une pêche d’enfer permanente. »
« Il essaya de répondre, mais les mots restérent coincés quelque part loin dans sa gorge. Il avait tant de choses à lui raconter, tant de secrets qui pesaient sur son cœur. Il avait surtout envie de se jeter à ses pieds. Mais il ne pouvait pas. Trop d’années avaient passé. »
« Fais attention seulement de ne pas oublier ceux qui restent. »
« Toute sa vie, elle avait été habituée à se faire toute petite, à ne rien demander pour elle, à ne pas déranger. »
« La mort le fascinait. Il y avait quelque chose dans la fatalité de la mort qui stimulait son cerveau et ses pensées s’y attardaient souvent. »
« Il prit la fuite. Et c’était avant tout lui-même qu’il fuyait. »
« Celui qui se croit aimé avec le bâton a toutes les chances d’aimer avec le bâton à son tour. »
« Puis elle entendit le hurlement ; Elle se demanda qui ça pouvait être, pour exprimer tant de douleur, tant d’angoisse. Puis elle réalisa que c’était elle-même. »
« Cela fût sa première leçon : ne pas croire aux promesses. »
« Sans cesse, ils étaient tous à la recherche d’autre chose, d’un mieux. »
« Elle s’était sentie si merveilleusement libre que parfois elle avait du regarder ses pieds pour s’assurer qu’elle ne flottait pas dans l’air. »
« S’engager dans la discussion sur le poids d’une femme était comme s’engager sur un champs de mines émotionnel… »
Mon avis :
Troisième de la série cet opus se suffit à lui-même, pas besoin de lire les précédents. Mon préféré sans aucun doute ! L’auteur a réuni dans cette histoire tous les personnages les plus glauques ou différents de notre société autour d’un meurtre atroce d’une petite fille hyperactive. Nous avons là des problèmes de voisinage, des problèmes de couples, un syndrome d’Asperger, un extrémiste religieux, des problèmes de famille, un syndrome de Guillain-Barré, un pédophile, une victime de pédophilie, une dépression post-natale et un retour dans le passé bien mystérieux jusqu’à l’épilogue, le tout dans le désordre et je pense en oublier ! Les personnages foisonnent, se rencontrent, se croisent, se détestent….s’aiment. Un grand bravo à l’auteur qui déterminée, mène son intrigue parmi une foultitude de personnages ce qui nous donne l’envie de tourner les pages encore et encore.