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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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1 juin 2012

La chambre aux échos

 

la chambre aux échosde Richard Powers

 

 

 

Jean-Yves Pellegrin (Traducteur)

ISBN : 274910937X

Éditeur : Le Cherche midi (2008)

 

4ème de couverture :

 

Par une nuit d’hiver, sur une petite route du Nebraska, Mark Schluter est victime d’un grave accident de voiture. Sa sœur aînée, Karin, revient dans sa ville natale pour être à son chevet. Mais lorsque Mark sort du coma, il semble ne plus la reconnaître. Karin fait alors appel à Gerald Weber, un célèbre neurologue, spécialiste des troubles singuliers du cerveau.

Alors que Weber étudie son cas, Mark essaye de reconstituer peu à peu ce qui s’est passé la fameuse nuit de son inexplicable accident et d’identifier le témoin anonyme qui lui a sauvé la vie avant de disparaître en laissant une étrange note.

Ce qu’il va découvrir changera à jamais sa vie, celle de sa sœur et celle de Weber.

 

Extraits :

 

« Le pays natal : celui auquel on n’échappe jamais, même en cauchemar. »

 

« Elle avait pris, tout au plus, une bonne cuite de simplicité dont il lui fallait maintenant se dégriser. »

« Règle numéro un : vous n’êtes pas en cause. Numéro deux : le monde et vous poursuivez des objectifs distincts. Numéro trois : l’esprit peut changer l’enfer en paradis, le paradis en enfer. »

« Avec le temps, j’ai appris à m’abstenir de tout pronostic. Ce qu’il faut, comme dans la plupart des circonstances, c’est faire preuve de patience et d’optimisme prudent. »

« Toutes ses réserves amassées l’avaient diminuée. Ainsi en allait-il de sa sécurité : plus on mettait une chose sous clé, moins on en disposait. »

« De ce vide qu’elle sentait en elle. Ce vide auquel ses gestes avaient abouti. »

« Le corps constituait notre seule maison, mais encore ne s’agissait-il que d’une carte postale plus que d’un lieu véritable. Nous n’habitions pas à l’intérieur de nos muscles, de nos articulations et de nos tendons, nous habitions dans l’idée que nous nous en faisions, dans l’image et le souvenir que nous en gardions. Pas de sensation directe, mais seulement des rumeurs aux échos incertains. »

 

« Le doute formait une petite croûte sur la blessure, quelle écorchait. Elle ne désirait rien, sinon tout démolir, déblayer le terrain, fuir en un lieu désert et authentique.  Mais un tel lieu n’existait pas. »

 

« Combien de ces petites politesses de l’esprit persistaient encore en leurs boucles obscures, inconscientes des désastres qui les frappaient de plein fouet ? »

« La femme la plus seule qu’il eût jamais rencontrée, à la recherche désespérée d’un lien, d’une preuve que son existence n’était pas toute entière le fruit de son esprit. »

« La somme de ce qui nous constitue reste une réalité. »

« Ce moi que le moi décrit à lui-même, nul n’en était détenteur. Mensonge, déni, refoulement, confabulation : non pas des troubles, mais une signature. Celle de la conscience s’efforçant de rester intacte. Que valait la vérité auprès de la survie ? »

 

« Sa vie durant, elle a soupçonné en secret que tout ce que l’on apprend à vouloir, tout ce que l’on fait vraiment sien, nous est retiré un jour. A présent elle sait pourquoi : rien ne nous appartient en propre. »

 

Mon avis :

 

Comment dire ?  Ce fut une belle découverte….. Ce type est carrément un génie.  La seule explication que j’ai trouvée face à l’ignorance de l’existence de cet auteur, est mon travail, qui à l’époque, ne me laissait aucun temps libre… Maintenant vous expliquez pourquoi vous devez lire ce livre va être plus compliqué. Nous partons dans le Nebraska, qui ressemble beaucoup à la Lozère…. Si, si, le genre de patelin qui vous colle à la peau quand vous y êtes né : soit vous restez et acceptez ce style de vie dans un bled où il ne se passe rien, enfin normalement, mais où tout le monde connait votre vie, soit vous fuyez pour vous faire une existence normale et anonyme. Mark est resté, Karin est partie. L’accident de Mark va faire revenir Karin. Les parents, des gens bizarres pour ne pas dire marginaux, sont décédés. Elle est seule pour s’occuper de son frère. Elle n’hésite pas, démissionne, vend son appartement malgré le fait que Mark, en se réveillant du coma, ne la reconnait pas, renoue avec un ancien petit ami, n’ose pas revoir son grand amour et se débat jour après jour pour connaître la maladie de son frère.  Il y a aussi ce petit mot, retrouvé sur la table de chevet de l’hôpital de Mark, qui les intrigue tous les deux. La trame  se met en place, doucement, sous le regard des grues revenues au pays (je parle des oiseaux….). L’arrivée de Weber, le célèbre neurologue va précipiter les évènements. Et si, je dis bien si, dans cette histoire, le malade n’avait pas vraiment besoin d’aide... Et si, ceux s’approchant de lui pour l’aider étaient plus vulnérables, fragiles puisque ils ont construit leur vie sur des faux-semblants… L’auteur un ancien informaticien et scientifique, ce qui explique sa ténacité face à la complexité de son histoire, nous emmène dans un voyage au centre du cerveau, dans la reconnaissance de notre moi profond. Il relie des personnages qui n’ont rien en commun, décrit, analyse. Un roman (pavé) captivant, superbe, à lire dans le calme.

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