Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi.
ISBN : 2226208313
Éditeur : Albin Michel (2010)
Lecture en cours, extrait :
« On a souvent tendance à croire que le passé est passé. Qu’on ne le reverra plus jamais. Comme s’il était inscrit sur une ardoise magique et qu’on l’avait effacé. On croit aussi qu’avec les années, on a passé à la trappe ses erreurs de jeunesse, ses amours de pacotille, ses échecs, ses lâchetés, ses mensonges, ses petits arrangements, ses forfaitures. On se dit qu’on a bien tout balayé. Bien tout fait glisser sous le tapis. On se dit que le passé porte bien son nom : passé. Passé de mode, passé d’actualité, dépassé. En terré. On a commencé une nouvelle page. Une nouvelle page qui porte le beau nom d’avenir. Une vie qu’on revendique, dont on est fier, une vie qu’on a choisie. Alors que, dans le passé, on ne choisissait pas toujours… C’est pour cela qu’on a inventé le mot passé : pour y glisser tout ce qui nous gênait, nous faisait rougir ou trembler. Et puis un jour, il revient. Il emboutit le présent. S’installe. Pollue. Et finit même par obscurcir le futur. »