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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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13 octobre 2012

Bord de mer

bord de mer Véronique Olmi

 

4ème de couverture :

Elle vit seule avec ses deux petits et pour la première fois les emmène en vacances. Cette escapade doit être une fête, elle le veut, elle le dit, elle essaie de le dire.

Ensemble ils vont donc prendre le car, en pleine nuit, sous la pluie. Mais les enfants sont inquiets : partir en période scolaire, partir en pleine semaine, partir en hiver à la mer les dérange. Mais demain tout ira bien, demain ils seront heureux. Demain il fera beau et ils verront la mer.

Dans une langue âpre, empreinte de poésie, de tendresse et de révolte, Véronique Olmi compose une histoire simple et bouleversante. Car ce roman est aussi un cri - dérangeant, terrifiant, déchirant.

 

Extraits :

 

« On s'efforce de vivre du mieux qu'on peut mais tout ça disparaît aussitôt. On se lève le matin mais ce matin-là n'existe pas plus que la nuit d'avant que tout le monde a déjà oubliée. On avance sur des précipices, je le sais depuis longtemps. Un pas en avant. Un pas dans le vide. Et on recommence. Pour aller où ? Personne ne le sait. Tout le monde s'en fout. »

« Je voulais retrouver la nuit d'avant, celle sans rêve et sans insomnie, celle qui me détachait de moi, je voulais retrouver ce trou sans menace au fond duquel j'étais tombée mais je l'avais perdu pour de bon. »

« C'est tellement incroyable de voir quelqu'un entrer dans le sommeil, où s'en vont tous les gens qui dorment, est-ce qu'on se rencontre dans le sommeil, est-ce qu'il y a un pays des rêves, un vrai pays, est-ce qu'il est possible d'atterrir dans le rêve d'un autre ? »

« J'avais hâte que les mômes se mettent au lit et qu'on arrive, l'air de rien, au lendemain matin, comme font les autres, ceux qui se couchent le soir parce qu’ils sont fatigués, parce qu'ils ont su remplir leur journée heure par heure et qui se lèvent le matin parce que c'est normal. »

« La nuit je dors mal. L'angoisse. Je pourrais pas dire de quoi. C'est quelque chose de posé sur moi...comme si on s'asseyait sur moi, exactement. Je suis là pour personne. On est assis sur moi. Qui peut comprendre ça? La nuit on m'étouffe. »

« Quand ils se sont endormis tous les deux, pour moi ça été difficile. Ça s’est mis à parler tout seul dans ma tête, j’aime pas ça, c’est une sale bestiole la pensée."

"Tout le monde guette le faux pas, le moment où on va tomber, on marche sur du savon, oui, on a des vies savonnées, c'est ce que je pense."

« Moi j’ai l’habitude de donner sur les immeubles d’en face et j’aime ça, voir les gens bouger derrière les rideaux et toutes les petites lumières allumées quand le soir arrive, c’est beau et on est tous ensemble, bien rangés dans nos boites , c’est l’ordre des choses, ça me plait. »

« Je voulais retrouver la nuit d’avant, celle sans rêve et sans insomnie, celle qui me détachait de moi, je voulais retrouver ce trou sans menace au fond duquel j’étais tombée mais je l’avais perdu pour de bon. »

« Moi je pouvais pas m’empêcher de la regarder, j’aurais aimé être comme elle, me suffire à moi-même, me foutre de tout et prendre beaucoup de place. »

« J’arrive pas à rester très longtemps au même endroit, il y a très vite quelque choses qui me fait mal, qui m’écœure. En général les gens m’écœurent. »

« … Ce que je veux dire c’est que l’amour, c’est sûr, est beaucoup moins réparti que la haine. »

« … Incroyable comme on peut passer de l’amour à la haine, ça prévient jamais, c’est une sorte d’agacement, une rage qui monte et on sait pas vraiment contre qui ni contre quoi … »

« Difficile de dire si la nuit était déjà tombée ou si le jour était jamais venu, la lumière elle-même semblait hésiter. »

 

Mon avis :

 

On rentre de suite dans une ambiance glauque. Il fait froid, il pleut et le désespoir de cette femme est là, tout proche. Nous sommes dans ses pensées, à bout de souffle, à bout de douleur, à bout d’angoisse. Nous nous inquiétons pour les enfants qui eux ont l’habitude, ils vont bien…Reprenez votre respiration, le pire est plus loin, plus tard, vous n’en ressortirez pas indemne, cette histoire restera présente dans votre mémoire. Pourquoi ? Un brin de culpabilité ? Nous rencontrons des femmes comme elle, désespérées, survivantes. Tendons-nous la main ? Si cette mère avait rencontré un regard, si cette femme avait touché une main tendue, si elle avait rencontré de la compassion, l’histoire aurait-elle été différente ?  Pouvons-nous la juger ?  Le style de l’auteur a encore frappé, ça fait mal, on se pose des questions et on est descendu au bout de l’horreur.  A lire !

 

 

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Commentaires
I
Ce roman est très fort. Je n'ai pas aimé le lire tellement sa noirceur m'envahissait. Mais finalement, c'est bien là le signe d'un roman réussi.
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P
Quand tu m'avais parlé de ce livre j'étais déjà bouleversée, ta critique laisse planner le doute ! Les citations me parlent, je pense qu'elles parlent à tout le monde, ce qui nous sépare de cette femme au fond ce n'est qu'un fil... certes ce fil est un gouffre mais il faut accepter d'être mis devant la réalité des choses et la culpabilité, à lire je pense !
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