Freedom
Traductrice : Anne Wicke
ISBN : 2757829955
Éditeur : Points (2012
4ème de couverture :
Patty Berglund est-elle la femme idéale ? Pour Walter, son mari, la réponse ne fait aucun doute : c'est oui. Épouse aimante, mère parfaite, Patty a tout bon. Mais qu'en pense-t-elle ? En renonçant à Richard, ce «bad boy» dont elle était amoureuse - et qui se trouve être le meilleur ami de Walter -, Patty a peut-être commis l'erreur de sa vie. Freedom raconte l'histoire de ce trio et capture le climat émotionnel, moral et politique des États-Unis entre 1970 et 2010 avec une incroyable virtuosité.
Anatomie d'un mariage et d'une famille - les Berglund -, ce livre analyse les illusions, les déceptions et les compromis d'une génération de baby-boomers qui avaient rêvé un jour de changer le monde. Mais c'est aussi un acte d'accusation implacable à l'égard d'une nation qui a cessé depuis longtemps d'incarner ses propres valeurs. Qu'avons-nous fait de notre liberté ? se demandent les personnages de Jonathan Franzen. Et quel monde laisserons-nous à nos enfants, qui nous ressemblent si peu ? Pendant ce temps, les États-Unis livrent en Afghanistan et en Irak leurs propres guerres napoléoniennes, tentant d'imposer cette même liberté par la force.
Extraits :
« Si tu n'as pas d'argent, tu t'accroches à tes libertés avec encore plus de rage. »
« Je crois qu'on se fabrique notre propre ciel et notre propre enfer. »
« Elle avait la sensation d'être éveillée, mais en fait elle avait dû traverser ces années en somnambule. »
« Le sentiment d’injustice, en soi, se révélait être étrangement physique. L’injustice avait une forme, un poids, une température, une texture, et un très mauvais goût. »
« Il y a les mensonges que vous dîtes à une personne pour lui organiser une fête surprise, les mensonges racontés pour s’amuser, et puis il y a les mensonges que vous dîtes à quelqu’un pour que cette personne ait l’air ridicule parce qu’elle y croit. »
« Voilà comment elle se sentait : comme si une impitoyable armée de résistants, bien organisée, s’était rassemblée et cachée dans les ténèbres de son esprit ; il était donc absolument impératif de ne pas laisser le projecteur de sa conscience briller près d’eux, pas même une seconde. »
« D’où venait l’apitoiement sur soi ? Cette quantité extraordinaire d’apitoiement sur soi ? Selon presque tous les critères possibles, elle menait une vie très heureuse. Elle avait toutes ses journées pour penser à une façon décente et satisfaisante de vivre, et pourtant tout ce qu’elle semblait récolter avec tous ses choix et toute sa liberté, c’était de plus en plus de malheur. »
« Il ne savait pas quoi faire, il ne savait pas comment vivre. Chaque chose nouvelle qu’il rencontrait dans sa vie le poussait dans une direction qui le convainquait totalement de sa justesse, et puis la chose suivante apparaissait et le poussait dans la direction opposée, qui lui semblait tout aussi juste. Il n’y avait pas de récit dominant : il avait l’impression d’être une boule de flipper uniquement réactive, dont le seul objet était de rester en mouvement simplement pour rester en mouvement. »
Mon avis :
La vie est faite de choix et souvent nous faisons les mauvais ou les plus confortables. Alors forcément des décennies après l’heure est arrivée de nous poser la question : qu’avons-nous fait de notre vie ? Un bon mariage, de beaux enfants qui ne deviendront jamais ce que nous voulons en faire, de l’argent, habiter un beau quartier. Oui mais après ? Patty en a fait l’amère expérience. Au lieu de suivre son Bad boy, elle choisit le bon parti, l’homme calme rassurant et travailleur. Elle sombrera dans la dépression et dans l’alcoolisme surtout quand ses enfants deviendront de jeunes adultes. L’auteur décrit très bien les désillusions du mariage, de la vie, dans un pays de liberté… Ou presque.
Faudrait-il faire les mauvais choix aux yeux de la société pour son propre bonheur ? Je ne suis pas loin de le penser.