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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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3 septembre 2013

Les évaporés

Les évaporésThomas B. Reverdy

 

ISBN : 2081307057

Éditeur : Flammarion (2013)

4ème de couverture :

Ici, lorsque quelqu’un disparaît, on dit simplement qu’il s’est évaporé, personne ne le recherche, ni la police parce qu’il n’y a pas de crime, ni la famille parce qu’elle est déshonorée. Partir sans donner d’explication, c’est précisément ce que Kaze a fait cette nuit-là. Comment peut-on s’évaporer si facilement ? Et pour quelles raisons ? C’est ce qu’aimerait comprendre Richard B. en accompagnant Yukiko au Japon pour retrouver son père, Kaze. Pour cette femme qu’il aime encore, il mènera l’enquête dans un Japon parallèle, celui du quartier des travailleurs pauvres de San’ya à Tokyo et des camps de réfugiés autour de Sendai. Mais, au fait : pourquoi rechercher celui qui a voulu disparaître ?

Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman d’amour. D’une façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que l’on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite.

 

Extraits :

« Ce n'était pas facile de raconter sa vie, et ce n'était peut-être même pas souhaitable. »

« Il savait que parfois, pour survivre, il faut partir. Ce qui veut dire aussi qu'il faut laisser les gens partir. Même ceux qu'on aime. »

« C'est difficile de savoir quoi faire de sa tristesse. »

« Les soupçons c'est une chose...Mais les images, la certitude, la vérité. Comment font les gens pour vivre avec la vérité ? »

« Quand on n'est pas doué pour le bonheur, quand on ne sait pas retenir les belles choses, il vaudrait mieux s'abstenir de les fréquenter, parce que ça se termine souvent mal. »

« La misère est une énergie renouvelable. »

« Ça arrive à pleins de gens : ils ne sont pas tristes, mais leur vie n'est pas très gaie. Après tout, c'est une vie. »

« Il buvait aussi, peut être plus qu’avant, quand il sortait le soir et même lorsqu’il ne sortait pas, tout simplement parce que la vie sans elle avait le goût fadace, morose et un peu amer d’un whisky où les glaçons auraient fondus. »

« Est-ce que c’est comme ça qu’on s’habitue ? Est-ce qu’on attend simplement que le temps passe ? »

 

« Il ne veut pas espérer, parce qu’il ne veut pas savoir. Il n’est pas prêt à perdre le peu qui lui reste. »

« Il s’était habitué plus rapidement qu’il n’aurait cru à une solitude silencieuse, qui n’était pas sans mélancolie mais lui procurait aussi le sentiment de sa sécurité. »

 

Mon avis :

Les évaporés du japon sont les disparus des pays occidentaux. Mais là-bas, personne ne les recherche. Ils peuvent disparaître tranquillement, ou presque.  L’auteur nous emmène de sa plume délicate, discrète et subtile faire un voyage au cœur du Japon moderne avec tous ses paradoxes. Différents personnages  en quête existentielle vont être amenés à faire des choix, vont devoir comprendre les choix des autres et le tout dans un pays dont la terre vient de trembler, avec une catastrophe nucléaire venue se rajouter comme la cerise sur le gâteau.

Dans cette histoire, je me sentais proche de  Richard, un éléphant dans un magasin de porcelaine, traînant les casseroles de sa vie. J’ai suivi l’enquête avec plaisir, j’ai pleuré pour Akainu, le jeune garçon qui préfère partir après la catastrophe et errer dans le pays plutôt que de chercher ses parents.

J’ai fait une très belle découverte avec ce roman, je ne connaissais pas l’auteur mais il n’est jamais trop tard et j’aime son écriture. Certes, je n’irai pas vivre au Japon, île mystérieuse, dure et trop subtile pour moi, mais j’ai aimé la visiter avec la plume de l’auteur. On entend toujours parler de catastrophes, les médias en font des tonnes et puis plus rien. De temps en temps on nous montre le présentable, le charitable, un village de bungalow pour héberger les sinistrés et c’est tout. La misère humaine ne se montre pas.  A ce moment-là, les écrivains prennent le relais des journalistes, ils nous racontent la suite, certainement pas la fin.

 

Merci au Groupe Flammarion et à Babelio pour l’envoi de ce livre et de cette belle découverte.

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Commentaires
Z
Ce titre me tente...
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S
Très bien écrit, j'adore tes critiques qui sont toujours subtiles et habitées
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M
Tu es vraiment boulimique de littérature. Je me demande comment tu fais pour arriver au niveau de Bernard Pivot voire le dépasser! A quand ton émission TV? Pour moi: un livre par semaine et encore! Mais j'apprécie beaucoup tes avis.
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P
Coucou pyrouette,<br /> <br /> Ton avis exprime tout ce que je ressens pour ce pays, et cela sans le connaître. Ces hommes et ces femmes font preuve d'une sérénité à toute épreuve et je me sens bien petite à côté d'eux.<br /> <br /> Gros bisous et bonne nuit à toi.
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