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la vie de ma voix intérieure
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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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25 mai 2014

Les brumes de l'apparence

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Les brumes de l’apparence - Frédérique Deghelt

 

ISBN : 2330030231

Éditeur : Actes Sud (2014)



4ème de couverture :

 

Quand un notaire de province lui annonce qu’elle hérite d’une masure au milieu de nulle part dans l’isolement d’une forêt, décidée dans l’instant à s’en débarrasser, Gabrielle (Parisienne, quarante ans), s’élance sur les routes de France pour rejoindre l’inattendu lieu-dit, signer sans état d’âme actes de propriété et autres mandats de mise en vente, agir avec rigueur et efficacité.

Un paysage, un enchevêtrement d’arbres et de ronces à l’abandon, où se trouve blottie depuis des décennies une maison dont une seule pièce demeure à l’abri du ciel, dix hectares alentours, traversés par le bruissement d’une rivière et d’une nature dévorante. Tel est le territoire que découvre Gabrielle, insensible à la beauté étrange voire menaçante des lieux, après des heures de route.

Contrainte de passer la nuit sur place, isolée, sans réseau téléphonique, Gabrielle s’endort sans avoir peur. Mais son sommeil est peuplé de rêves, d’odeurs de fleurs blanches et de présences.

Dans les jours qui suivent, toutes sortes de circonstances vont l’obliger à admettre ce qu’elle refuse de croire : certains lieux, certaines personnes peuvent entretenir avec l’au-delà une relation particulière. Gabrielle en fait désormais partie : elle se découvre médium.




Extraits :

 

“Ce confort caustique qui laisse croire qu’on est honnête parce qu’on sait rire de soi-même.”

 

“Personne n’est irremplaçable et ceux qui pensent le contraire auront mille fois l’occasion de constater qu’ils se trompent.”

 

“Je réalise, je devrais le savoir, pourtant : le pouvoir ! Je passe ma vie à côtoyer ceux qui ne cessent de vérifier qu’ils l’ont bien ce pouvoir. Celui de dire ce qu’ils veulent et comment ils le veulent et, surtout celui de croire qu’ils ont exactement tout conçu dans leur imaginaire.”

 

“Tout me semble compliqué, je m’énerve sur les choses, pourtant je sais que ça ne sert à rien de monter au créneau dans une situation qu’on ne peut maîtriser. Maudire les impondérables, ça ne  les rend pas plus souple à ce qu’on voudrait en faire…. Le monde le plus étrange n’est pas celui dans lequel nous vivons, mais celui que nous avons créé.”

 

“Il arrive un moment où les sales surprises peuvent devenir un espace pour cultiver son imaginaire. Peut être avais-je besoin de cette cassure insolite, de ce paysage qui me surprend et de cet isolement, qui se sont imposés par la force du hasard.”

 

“Parfois il faudrait emmener ses proches dans des situations extrêmes. ça reste le meilleur moyen de savoir si on a encore des choses  se dire, à partager. Vérifier de temps à autre que ceux qui gravitent dans le cercle rapproché  ont une aptitude à faire face à des événements imprévus. Cela éviterait les déboires de la découverte tardive car c’est au moment où  on a le plus besoin d’eux que nos amis manifestent la plus grande envie de fuir.”

 

“Je sais bien que certains me reprochent mon cynisme, mais c’est une curieuse idée d’en vouloir à la seule qualité qui me sauve des indélicatesses de mes semblables. Prendre avec humour et sans illusion.”

 

“Je me plains un jour sur deux, j’aspire à quelque chose d’autre mais je ne sais plus à quoi.”

 

“Pendant assez longtemps, le bonheur a constitué un objectif qui m’obligeait à désirer ce que je n’avais pas encore, puis à convoiter ce que je ne pourrais jamais avoir en me débrouillant pour l’obtenir quand même. Jamais je n’avais songé que le bonheur pouvait être de s’interroger sur ce qu’on peut recevoir sans l’avoir désiré.”

 

“La vie est belle. La vie est simple. Elle n’a jamais été si belle ni si simple. J’ai envie de parler à ceux que j’aime, j’ai envie de leur dire. Envie de dire merci. Sans savoir à qui. Je souris et j’ai les larmes aux yeux. Je n’ai même plus la force de m'en vouloir de n’avoir rien compris jusqu’à aujourd’hui, d’avoir vécu sans y penser. Je croyais que tout était donné et, en quelque sorte, j’avais raison. Tout est une fête joyeuse et profonde qui raconte ce que nous oublions de comprendre. En ne faisant plus attention à la vie, à ce qui m’entoure, à ce qui se dit dans ce qui ne parle pas mais n’arrête jamais de dire, je ne me suis même pas rendu compte que tout était un cadeau.”

 

“Je ne connais rien de plus triste que faire une valise pour s’enfuir nulle part. Mais il faut admettre que les moments tragiques ont aussi une certaine grâce.”

 

“On ne parle que du côté sombre du monde ; le fracas de la déprime est à la mode. Tous se font écho d’un univers sinistre, perdu, irrécupérable. Le bonheur, l’amour, la bienveillance, la bonté, complètement mièvre ce mot là, la tendresse, la délicatesse, l’attention se sont couverts d’une pellicule vaguement méprisante, voire ridicule.”

 

“Si nous n'étions pas celui ou celle que nous croyons être, si nous devions nous construire au-delà de ce que l’on a imaginé pour nous, à partir de cette seule petite voix intérieure reliée à ce que nous ignorons de nous-mêmes et du monde, tout serait plus facile.”

 

“Le doute est une chose terrible parce qu’on ne sait pas très bien comment il grandit ni à quel moment il fout en l’air toutes nos certitudes.”

 

“L’amour est la seule chose qui vaille la peine qu’on s’y attarde. En tout cas celui qu’on porte aux autres. Pas celui que l’on mendie.”

 

“Sans presque rien changer dans ma vie, tout à changé. Tout est une question de regard porté sur les choses et sur les gens.”

 

“Je vais vivre et non plus exister. Il existe un sourire réservé à ceux qui savent.”

 

Mon avis :


L’Auteure a écrit deux histoires, la première celle de surface totalement crédible si on se laisse porter par les faits mystérieux de la vie, la deuxième est une nouvelle vie inattendue et bouleversante..  Comme toutes les femmes Gabrielle vient de passer quelques décennies auprès d’un homme devenu son mari, croyant le connaître parfaitement. Quand il essayera de la faire interner, elle comprendra qu’elle a vécu non pas pour elle mais conformément aux désirs de son mari. Comment en est-elle arrivée là ? Parisienne, métier passionnant et confortable financièrement, mariée à un chirurgien esthétique, un fils, deux amies, tout va pour le mieux dans sa vie. Jusqu’à cet héritage imprévu. Elle part avec la conviction de vendre cette ruine en plein bois. Se retrouver seule face à ses émotions, ses souvenirs, est difficile, elle le dit si bien :  La journée on est face à soi-même, la nuit face à ses démons.  Sa première nuit dans cette cabane en ruine va changer le cours de son destin. Quelques allers-retours plus tard entre Paris et cette maison, changeront sa vie inexorablement. Vous pensez bien qu’elle va quitter son mari, se faire hospitaliser sous la contrainte est un ressenti violent, gardera son travail en modifiant les conditions grâce à son amie et associée, perdra une autre amie qui ne la comprend plus, s’en fera d’autres. Mais ce n’est pas tout Gabrielle comme beaucoup de femmes de 40 ans, se retournera sur sa vie, son enfance et cherchera à comprendre pourquoi sa vie à pris cette direction. Elle apprendra à communiquer avec son père, avec son fils, mieux, de façon plus profonde. Bon je n’ai pas tout dit Frédérique Deguelt écrit juste sur les femmes et a une imagination galopante, pas une seule page d’ennui. Le mystère reste entier !

 

 

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Commentaires
Z
J'avais aimé un autre titre de cet auteur alors peut-être...
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P
Ooooh que cet article fait envie !!! Le résumé, les extraits (les extraits !!!! bon sang !!!), ton avis... En prime, j'avais beaucoup aimé le précédent livre de Frédérique Deghelt, et je suis en pleine tourmente très secouante de la quarantaine... Je crois que celui-là, je vais me le trouver très vite ! merci =^.^=
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E
ça donne envie de le lire, les extraits sont beaux, j'aime l'écriture et le thème est intéressant.
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