Un demi-pamplemousse
Alice Munro
ISBN : 2743608935
Éditeur : Payot et Rivages
4ème de couverture :
Les deux nouvelles présentées ici, "De Sacrées raclées" et "Un demi-pamplemousse", ont paru initialement dans la presse en 1977 et 1978, avant d'être reprises dans un recueil publié sous le titre : Who do you think you are? (Pour qui te prends-tu ?). Elles mettent en scène les personnages de Rose, adolescente rebelle, et de sa belle-mère Flo, avec pour toile de fond Hanratty, l'une de ces petites villes de l'Ontario si chères au cœur d'Alice Munro. À travers les rapports entre ces deux femmes qui, l'une comme l'autre, ont eu à souffrir très jeunes de la mort de leur mère, à travers la violence de leurs affrontements ou la complicité de leurs échanges dans les moments de trêve, c'est toute l'humanité d'Alice Munro qui s'exprime.
Extraits :
“Elle détestait le fait que, dans leur vie, ils n’étaient pas à l’abri de quoi que ce soit.”
“Elle haïssait cette façon qu’avaient les gens de faire des allusions puis de se rétracter, cette sournoiserie.”
“Nos prétentions nous donnent des sueurs.”
Mon avis :
Alors que cette femme et cette adolescente avait tout pour s’entendre, elles se détestent. Rose, adolescente un peu rebelle, affronte constamment sa belle-mère Flo. Dans la première nouvelle, elle nargue sa belle-mère, s’oppose à tous ses propos si bien que cette dernière va demander à son mari, le père de Rose, d’intervenir. Que ce soit dans une petite ville Amérique où n’importe où ailleurs n’a pas d’importance. La réaction de cet homme va être disproportionnée et extrêmement violente et laissera certainement des souvenirs à vie. Flo est également choquée et va prendre soin de sa belle-fille.
Nous passons quelques années dans la deuxième nouvelle et retrouvons Flo et Rose. Rose nargue toujours sa belle-mère mais plus en retenue, elle lui fait comprendre son infériorité face à la culture et au savoir. Elles arrivent à avoir des moments de complicité. Le père, malade et peut être en fin de vie, part à l’hôpital. Ces deux femmes n’exprimeront aucun sentiment.
Et plus tard, beaucoup plus tard, Rose a le pouvoir sur sa belle-mère. Et oui, toute mâratre devrait se dire que l’enfant tôt ou tard prendra le pouvoir et que certains souvenirs laissent des rancoeurs qui feront prendre des décisions pas toujours justes.Les mauvais souvenirs de l'enfance s'amplifient avec le temps.
Challenge prix Nobel 7/12