Pour l'amour d'ue île

Anne Guilcher

ISBN : 1024500888

Éditeur : Nouvelles Plumes (2015)

4ème de couverture :

A la fin de ses études de médecine, Marine décide de retourner vivre sur une petite île bretonne où elle a grandi jusqu’à la mort de ses parents. Elle reprend le cabinet du vieux médecin de l’île, mais dans le froid venteux de ce mois de novembre, son installation se révèle plus difficile que prévue. Ce n’est pas tant le décor austère que l’hostilité flagrante des habitants qui atteint le moral de la jeune femme. Marine comprend rapidement que cette haine prend ses racines dans l’histoire de sa famille et qu’il est temps de lever le voile sur le passé…

Extraits :

“J'allais ainsi chaque jour, à la nuit tombée, au-devant de ma ration de rêve. Dans une nature dépouillée, propice aux retours en soi, je ressassais ma journée, m'attardant surtout sur les moments de bonheur, moments si rares qu'il est parfois utile de les remâcher jusqu'à n'en plus pouvoir.”

“Des déceptions, tu en auras partout. Les gens sont par essence décevants. Alors si en plus tu rajoutes un lieu qui ne te satisfait pas, une façon de pratiquer ton métier qui ne te sied pas, c'est trop de désappointements à la fois.”

“Je n'acceptais pas cette aisance qu'elle avait d'amener les gens là où elle le désirait, sans cris, sans scènes, sans minauderies, sa timidité cachant une volonté sans faille, sa réserve de bon aloi masquant un aplomb qu'on ne mesurait qu'après coup, sa politesse presque excessive voilant une fermeté inébranlable. Une rouée en somme et de la pire espèce.”

“J’étais ainsi, assez personnelle, non pas fière de l’être, juste ne me sentant pas coupable de l’être.”

“Dorénavant j’étais capable de me souvenir des êtres et non plus uniquement de leurs souffrances, celles qui jusqu’alors avaient alimenté les miennes.”

"Il y avait pire endroit pour vivre. L’environnement de l’île était parfait. C’était les îliens qui l’étaient moins.”

Mon avis :

Il suffit parfois d’une petite histoire à l’air anodin pour remettre les idées en place et retrouver un semblant de sérénité comme dans un livre de psychologie positive. J’ai choisi ce livre pour de mauvaises raisons, j’avais envie de critiquer la Bretagne, j’ai été piégée. Je me suis sentie dans mon élément sur cette île, les souvenirs de mon enfance sont revenus avec force et puis cette tempête explosant avec rage dehors et aussi dans la vie, c’est tellement mon présent. Alors pour les bretons de ma génération je peux vous révéler qu’il y a les corbeaux, le chat noir, les épiceries-café, les yeux indiscrets derrière les volets, l’odeur d’humidité dans les maisons, les ragots, les médisances, les dénonciations. Mais tout ça n’est pas grave, il y a aussi les paysages, la famille, l’amitié, l’océan. J’ai accompagné Marine dans son combat avec plaisir car comme une grande sage elle sait attendre que les éléments extérieurs se calment pour avancer encore et encore avec ténacité. Il y a des retours au pays qui ne sont pas sans douleurs mais souvent indispensables pour comprendre, continuer et se reconstruire. En lisant cette histoire j’ai compris qu’une part de moi est ici en Bretagne même si je n’aime pas y vivre, c’est comme ça.  J’aime la mer, les tempêtes, les fruits de mer, les promenades sur la plage les jours de pluie. Dès la dernière page finie je voulais en savoir plus sur l’auteure car de tels souvenirs ne s’inventent pas elle est forcément bretonne. Et alors ? Je ne dirai rien mais vous pouvez venir vous promener sur cette île, vous verrez c’est grisant.

Comments

[Pahi]

... et ce n'est pas l'envie qui me manque !

Encore un livre dont j'avais lu une critique et qui me tentait ; grâce à toi ou à cause de toi, je me le note :)

Merci, Corinne, gros bisous et bonne semaine à toi.

(j'essaye de revenir à petits pas...)

[Eve-Yeshe]

je me le note pour un jour où j'aurai plus envie de lire des romans à clé... mon cerveau est encore trop embrumé... mais le thème m'intéresse, même si je suis une Dauphinoise pur jus comme le gratin...