La ferme d'en haut
Michel Ragon
ISBN : 2226282114
Éditeur : Albin Michel (2005)
4ème de couverture :
Gustave a trimé dur toute sa vie sur sa ferme de huit hectares. Son fils aîné a repris le plus gros du travail, le cadet s'est engagé à la Coloniale. Et puis, un jour d'été, le voilà qui revient avec une femme noire de peau comme on n'en avait jamais vu au village.
Extraits :
“La vieillesse est déjà une sacrée vacherie.”
“Parmi les malédictions de la vieillesse, il y a en effet la peur, la peur de tout et de rien.”
“Le monde de la campagne est un monde silencieux entrecoupé d’éclats de voix.”
“En réalité, le temps ne se mesurait pas. On avait tout le temps, mais dans tout ce temps, restait toujours quelque chose à faire.”
“On croit connaître ses enfants et finalement, pour ça comme pour le reste, on ne connaît rien.”
“Maintenant, c’est d’air que l’on manquait. Si l’on peut parler de manque d’air lorsqu’on habite la campagne.”
Mon avis :
L’histoire de Gustave et ses enfants de date pas d’hier et pourtant j’ai rencontré des familles qui vivaient encore comme ça en Lozère, il n’y a pas si longtemps. Même en Bretagne où je vis maintenant il y a une ferme tenue par une femme et son fils où il y a encore de la terre battue en guise de sol. Je n’ose parler de leur peur de l’étranger (un étranger est une personne qui n’est pas originaire du village ou du hameau), de leur peur de se faire voler leur travail, leurs terres. Bref, vieux ou pas ce sont des gens qui vivent dans la peur des autres. Alors quand le fils de Gustave rentre avec sa femme noire, on ne peut pas dire qu’ils sont bien accueillis par le reste de la famille. La ferme est trop petite pour eux tous mais ils font avec. C’est histoire d’une vie de paysans aimant leur terre sans pouvoir aimer les autres, vivant presque en reclus, mais profitant de leur campagne. Je ne sais pas ce qui m‘a pris de choisir ce livre mais je ne regrette pas cette lecture agréable malgré la campagne et ses habitants.