Le dernier salaire
ISBN : 2845638639
Éditeur : XO EDITIONS (2016)
4ème de couverture :
Margaux a 48 ans lorsqu'elle perd son emploi. Elle a pourtant tout fait, dans sa vie, pour obtenir une belle situation, passant son bac à plus de trente ans. Tout le monde lui dit qu'elle n'aura aucun mal à retrouver un contrat à durée indéterminée. Mais c'est un voyage éprouvant qui commence… Elle affronte l'arrogance de jeunes DRH, se perd dans les rendez-vous de Pôle emploi, accepte tout ce qui se présente, tracte son CV dans les aéroports, joue les démonstratrices dans des supermarchés, se démenant pour garder la tête haute et l'estime d'elle-même.
Alternant humour corrosif, tristesse et colère, Margaux se bat pour ne pas recevoir un jour son « dernier salaire », terme élégant par lequel elle désigne ses dernières allocations chômage. Et puis, un matin…
Extraits :
“Je me dissous.
Je m'oublie.
Je m'efface.
Je m'absente.
Je me quitte.
Je ne suis plus moi.
Je suis déjà l'autre.
Celle qui n'est plus rien.”
“On construit des décors où on fait semblant d'être heureux, sans rien écouter de ce que notre corps nous dit, de cette violence que l'on vit quotidiennement.”
“Je suis vide de tout, y compris d'attention aux autres.”
“Des petits riens qui sont tellement quand on ne les a plus.”
“Tout est faux, tout est factice. La vie qu’on nous impose est une comédie où chacun tente d’interpréter un rôle qui n’est pas le sien. Nous ne sommes plus dans la vraie vie. On fait semblant. On fait tous semblant.”
Mon avis :
8 ans de chômage et de petits boulots ont permis à Margaux de retarder la descente aux enfers, passer de l’allocation de retour à l’emploi à l’allocation spécifique de solidarité. Nous ne connaîtrons pas le montant journalier de l’allocation de Margaux mais elle peut conserver son logement et une partie de sa vie d’avant. Si au début de son chômage Margaux était persuadée retrouver un cdi rapidement, ce n’est plus le cas ensuite. Elle se rend compte de la réalité du manque de travail surtout pour les plus de 50 ans. De remplacements en missions parfois longues, elle cherche son cdi, un travail coûte que coûte et se retrouve à envoyer ou déposer des cv dans la région bordelaise alors qu’elle demeure dans la région parisienne, prête à accepter des boulots alors qu’elle sait qu’elle ne tiendrait pas physiquement. D’ailleurs la maladie ne tarde pas à lui tomber dessus : fibromyalgie, il ne manquait plus qu’elle. Entourée par la famille de sa soeur, elle reprend le dessus. Une autre personne de sa famille lui tend la main après le dernier salaire, un changement de vie radical. J’ai lu ce témoignage avec toute une panoplie d’états d’âme ou de sentiments contradictoires. Margaux m’énerve, m’émeut, me fait rire, mais ne me laisse pas indifférente. D’après ses interviews ce n’est pas une thérapie, plutôt un cri, elle aime écrire, elle dénonce. Je n’en dirai pas plus.
Un grand merci à Babelio et XO Éditions.