Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la vie de ma voix intérieure
Newsletter
Archives
la vie de ma voix intérieure
  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
15 janvier 2019

État d’ivresse

 

État d'ivresse par Michelis

 

 

 

Denis Michelis

ISBN : 2882505507

Éditeur : NOIR SUR BLANC (03/01/2019)

 

4ème de couverture :

La mère d’un adolescent, en état d’ivresse du matin au soir, se trouve en permanence en errance et dans un décalage absolu avec la réalité qui l’entoure. Épouse d’un homme absent, incapable d’admettre sa déchéance et plus encore de se confronter au monde réel, elle s’enferme dans sa bulle qui pourtant menace de lui éclater au nez. État d’ivresse brosse le portrait d’une femme brisée qui, en s’abîmant dans l’alcool, se fait violence à elle-même.

 

Extraits :

“C'est important l'ironie, ça vous permet de tenir debout.”

“Peu à peu, je me laisse envahir par une exquise  fraîcheur, la rumeur du dehors a cessé, les reproches, les critiques, les regards en coin à chacun de mes gestes, à chacune de mes paroles, tout cela disparaît dans le grand tourbillon.”

“Je continue ma course même si cette course me semble perdue d’avance.”

 

Mon avis :

Dès la première page je suis rentrée dans la vie de cette femme, ou plutôt dans son cerveau embrumé par l’alcool. Désorientée dès le matin, ses journées passent dans la recherche d’équilibre pour la recherche des bouteilles d’alcool et une petite voix qui lui parle. Elle se raconte des histoires, nie son état et ne cherche absolument pas à s’en sortir. Sa vie, pourtant tourne autour de son fils, cet adolescent inquiet pour sa mère. Il lui demande des comptes, en vain, essaie de la raisonner, fait les courses et prépare à manger. Mais surtout il fuit la maison, il fuit sa mère, dort chez ses amis et en l’absence de son père, la responsabilité de surveiller et veiller sur sa mère est bien trop lourde pour lui. Cette mère qui passe ses journées en robe de chambre, sans se laver, devant son verre tulipe ou sa bouteille de lait remplie d’alcool. Elle surveille sa voisine aussi, son ancienne amie, presque du harcèlement. Elle lui emprunte sa voiture, pourtant, mentant au sujet de son fils et partant s’acheter des munitions, pardon je voulais dire de l’alcool au supermarché. Pourtant elle n’a plus de permis de conduire. Son mari lui a pris la voiture. Elle ment, s’enfonce encore plus au fond du gouffre, se fâche quand on lui parle de sa dépendance et je pense volontiers qu’elle pourrait devenir violente. Elle se noie dans l’alcool comme elle essaye de se noyer dans sa baignoire, les rares fois où son fils lui donne l’ordre de se laver.

Que s’est-il passé dans la vie de cette femme qui avait tout pour être heureuse ? Est-ce une farce de la vie de devenir alcoolique alors que son métier est de rédiger des articles sur le bien-être dans un magazine de psychologie ?

Entre deux pensées avinées, cette femmes nous donne des pistes, pense que son mari va habiter chez la voisine avec son fils, nous parle du jour où tout a basculé et pense que nos existences ne basculent pas mais se délitent peu à peu, qu’il n’y a ni avant ni après. Elle se dit aussi que l’espoir épuise, qu’il nous ronge de l’intérieur.

L’auteur brouille les pistes brillamment , attaque la maternité, la filiation, la famille, le couple, la femme, impossible de démêler le vrai du faux, les pensées de cette femme et la réalité.

J’ai manqué d’air et d’équilibre avec cette femme et malgré tous les mensonges et les horreurs de sa vie, j’ai compatis. Il ya l’alcoolisme pour arrêter le temps et le réel, il y a l’alcoolisme comme une fin, un suicide. L’alcoolisme est reconnue comme une maladie. La vision de l’intérieur est terrible. À lire d’une traite.


Merci à Babelio Masse Critique et les Editions Noir sur Blanc pour cet état d'exaltation où l'être est comme transporté hors de lui et du monde.

 

mc logo.png

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L
C'est vraiment difficile de s'en débarrasser , une fois dedans tu n'es plus toi même tu ne sais plus boire en convivialité , à tes raisonnements les autres boivent plus que toi et le jour où tu te casses la figure tu deviens une loque aux yeux des autres ces mêmes autres qui te paient des canons au bistrot du coin .Je les revoient accoudés au zinc refaisant le monde avec le petit blanc du matin , la bière brune ou le petit jaune.les périodes de rémission à la Membrolle sur Choisille variant de un a plusieurs mois la queue pour les médicaments avant les repas et malgré les medoc ils replongent parfois J'ai été référent pour une personne plusieurs années j'ai abdiqué.
Répondre
C
Qu'est ce qu' elles sont belles les couvertures de cet éditeur ! Toujours sobres et dans les mêmes coloris.Ce livre me paraît sombre, et triste aussi, car comment ne pas penser à ces pauvres enfants ? mais la chronique que tu en fait me donne bien envie de le lire.
Répondre
la vie de ma voix intérieure
Publicité
Derniers commentaires
Albums Photos
Publicité