Dans les angles morts
ISBN : 2253258296
Éditeur : LE LIVRE DE POCHE (02/01/2019)
4ème de couverture :
Fin février 1979, Chosen, petite ville étriquée et appauvrie, en passe d’être repeuplée par de riches New-Yorkais. George Clare rentre chez lui et trouve sa femme assassinée. Leur fille de trois ans, seule dans sa chambre, est saine et sauve. Pour le shérif Travis Lawton, George est le premier suspect. Huit mois plus tôt, le couple avait acheté la ferme des Hale pour une bouchée de pain, George omettant de dire à sa femme que les anciens propriétaires, acculés par les dettes, s’y étaient suicidés, laissant trois orphelins, Eddy, Wade et Cole. Dans les angles morts est aussi l’histoire des frères Hale, et celle de la maison de leur enfance.
Extraits :
"On ne peut pas savoir. Dans la vie. D'une minute à l'autre. On ne sait pas, on ne peut pas prévoir." |
"Elle disait que la plupart des gens ont bon fond, et que c'était ça qui comptait. On doit leur donner la possibilité de le montrer avait-elle coutume de dire. Certaines personnes ont besoin de plus de temps, c'est tout."
"C'étaient les petites choses, elle le savait, qui donnaient un sens à la vie."
"La pièce sentait la crasse, la cigarette et autre chose, peut-être le malheur."
"Parce que dans sa vie elle était quelqu’un qui donnait. Donnait sans prendre, et sans jamais rien demander."
"On devait vivre avec les choix qu’on faisait. On devait vivre avec ses erreurs."
Mon avis :
Il y a bien longtemps qu’un livre n’avait pas retenu mon attention à ce point. J’ai dévoré cette histoire en quelques jours, complètement happée, presque hypnotisée.
C’est une époque où les fermiers sont obligés de vendre leurs troupeaux, où les banques saisissent ce qu’il reste, les fermes.
Une ferme, agréable à regarder, mais laissée à l’abandon, achetée aux enchères, pour trois fois rien, par un couple new yorkais, Georges et Catherine, attirés par l’attrait d’une vie meilleure à la campagne. Campagne où le climat est rude.
Quelques mois plus tard, Catherine est morte, assassinée, aucun doute la-dessus. Son mari retrouve son cadavre dans leur chambre. Leur petite fille de trois ans a passé la journée avec sa mère morte.
Le policier de cette petite ville a déjà ses convictions et il mène l’enquête cherchant des preuves.
L’auteure nous fait remonter dans le passé de ce couple mais aussi dans celui des trois frères Hale qui ont aidés Georges et Catherine à rénover la maison.
Pourtant ces trois frères , dont les parents ont préféré se suicider plutôt que de faire face au désastre, vivaient peu de temps auparavant dans cette maison.
Et cette maison que certains disent hantée, que d’autres déclarent maudite, qu'a t-elle à voir dans tout ça ?
Des portraits de famille, des organisations de vie, où les femmes sont encore dominées d’une certaine façon par leur mari, où leurs choix et leurs contraintes façonnent leur avenir et celui de leurs enfants. Le malheur inexorable raconté d’une façon magistrale.
Elizabeth Brundage reprend dignement le flambeau de Steinbeck, son écriture est sensible et flamboyante.
Merci à Masse critique de Babelio et au Livre de poche