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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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20 mars 2020

Petite chose

 

Petite chose par Brennan-Jobs

 

Lisa Brennan-Jobs

ISBN : 2711201953

Éditeur : LES ARÈNES (06/11/2019)

Traductrice : Laurence Richard




4ème de couverture :

Elle est née dans une ferme, a été baptisée dans un champ, puis élevée parmi les hippies de Palo Alto. Lisa Brennan-Jobs a vécu une enfance hors norme, entre son père, Steve Jobs, créateur génial et froid de la firme Apple, et sa mère, Chrisann Brennan, artiste au tempérament bohème.

Petite Chose est le récit de ce va-et-vient entre deux mondes : pauvreté et ultra-richesse, précarité et pouvoir. C'est l'histoire d'une famille unique, mais qui ressemble à celle de tous les enfants vivant entre deux foyers.

Chronique d'un amour malhabile entre un père et sa fille, Petite Chose est aussi un témoignage unique sur Steve Jobs, mort d'un cancer à l'âge de 56 ans, alors qu'il était à la tête de l'une des plus incroyables entreprises de notre époque et sur le chemin de renouer avec sa fille.

 

Extraits :

“En revanche, elle m'avait, moi, et mes missions étaient au nombre de deux : premièrement, la protéger afin qu'elle puisse, elle, me protéger ; deuxièmement, la façonner et l'endurcir pour qu'elle affronte le monde extérieur - comme on passe une surface au papier de verre afin de mieux faire adhérer la peinture.”

“Nous ne pouvions pas être heureuses en même temps. Son envie - de vivre plus, de plaisir, de mordre dans la figue de Barbarie - résonnait en moi comme un danger. Mon bonheur était pris sur le sien, dans sa réserve à elle, quantité limitée que nous devions partager. Si elle en avait, j'en étais privée ; si j'en bénéficiais, il n'y en avait pas pour elle. Comme si l'économie émotionnelle du monde signifiait qu'il n'y avait jamais assez de bonheur pour nous deux au même moment.”

“À cette période, j'alternais les phases dans lesquelles j'avais pitié de lui avec d'autres où j'étais sous sa coupe. Il était ratatiné et faible, puis immense et impénétrable, plus grand que nature. Ces deux impressions se bousculaient en moi, sans se recouper.”

“Les hommes apportaient de la vie. On ne s'en rendait pas compte jusqu'à ce qu'ils soient partis, et alors tout retombait à plat, sans entrain ni surprise.”

“Tous, nous lui passions ses excentricités, ses propos véhéments sur les autres, parce qu’il était brillant et qu’il se montrait parfois aussi agréable et pertinent. En cet instant, j’ai surtout senti qu’il n’hésiterait pas à m’écraser si je le laissais faire. Il me répéterait sans cesse à quel point j’étais insignifiante, jusqu’à ce que je finisse par le croire. En quoi cela m’aidait-il, qu’il soit un génie ?”

“J’avais gagné. Ce n’était pas grand chose ; juste un pas vers la liberté - un jour, j’agiterais mes bras depuis la vitre d’une voiture, sous la voûte des grands arbres.” 

“Pour rien au monde je n’échangerais une partie de ce que j’ai vécu contre la vie de quelqu’un d’autre, ai-je senti alors, même les moments où j’aurais souhaité ne pas exister, et cela non pas parce que ma vie était juste, parfaite ou meilleure, mais parce que la succession des choix effectués avait tracé un chemin spécifique et singulier, jusqu’à son empattement, et l’espace d’un instant, j’en ai senti la texture tout autour de moi, familière comme ma propre peau, et elle m’allait.”



Mon avis :

Lisa raconte son enfance avec des parents fantasques qui se séparent très vite. Le père, Steve est un inventeur, doué pour les affaires mais immature et irresponsable pour le reste. La mère, Chrisann, artiste bohème, vit de l’aide sociale, immature et assistée.

Pendant la petite enfance, malgré tout, Lisa est plus en sécurité avec sa mère. Steve clame à tous que Lisa n’est pas de lui, qu’il était un compagnon trompé. Il faudra un test pour qu’il arrête. Il donne de l’argent à Chrisann, veille alors à  trouver des logements décents pour Lisa et Chrisann et verse régulièrement une pension pour Lisa.

Ce sont les années 70 et la liberté sexuelle, Chrisann et Steve ont des vies sentimentales bien remplies et Lisa doit faire avec et accepter les partenaires de ses parents.

À l’adolescence, tout se complique. Lisa a envie d’être aimée par ce père distant et elle se dispute fréquemment avec sa mère. Elle ira vivre chez l’un et chez l’autre, sans changer quoi que ce soit : Indifférence ou reproches de son père, dispute et reproches de sa mère.

Ce n’est pas une enfance malheureuse même si, à certains moments, Lisa rêvait d’être une autre mais surtout compliquée. À l’inverse de ses parents, Lisa est mature, c’est elle l’adulte. Elle voudrait juste être aimée sans condition. Il lui faudra beaucoup de temps et surtout la mort de son père pour comprendre que ses parents ne savaient pas faire autrement et que son chagrin, les failles de ses parents, son enfance malmenée fait d’elle cette femme forte qui ne changerait rien à son passé, elle n’était pas une erreur, ni l’élément inutile d’un tout important.

Très beau témoignage objectif d’une enfance particulière.

Un grand merci pour cette découverte à Masse Critique de Babelio et les Éditions Les Arènes.

 

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Commentaires
C
Drôle d'enfance... mais c'est le cas de tant d'enfants dont les parents sont inconnus du grand public... merci Pyrouette, pour ta chronique!😘
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