De si bons amis
EAN : 9782264070814
360 pages
Éditeur : 10-18 (16/01/2020)
Traductrice : Françoise Adelstain
4ème de couverture :
Divorcée, Helen a perdu la garde de son fils pour conduite en état d’ébriété. Depuis, elle cumule les petits boulots pour joindre les deux bouts. Un bien triste tableau à l’aube de la quarantaine. Jusqu’au jour où son chemin croise celui d’Ava et de Swift Havilland. La soixantaine rayonnante, ils sont généreux, brillants, délicieusement excentriques et - chose extraordinaire - semblent désireux de faire entrer Helen dans leur cercle intime ! Très vite, ils deviendront ses meilleurs amis mais aussi ses employeurs, et surtout la famille qu’elle n’a jamais eue, grâce à laquelle elle pourrait bientôt récupérer son fils. Mais de la bienveillance au paternalisme le plus pervers, il n’y a qu’un pas. Peu à peu, le couple tisse sa toile machiavélique.
Extraits :
“En grandissant, j'ai appris au moins une chose : comment ne pas ressembler aux deux êtres responsables de ma naissance.”
“Je n'avais pas encore imaginé que je pouvais choisir les orientations de ma vie. J'attendais de voir ce que les gens voulaient de moi, et si l'on me faisait une suggestion, je l'acceptais.”
“L’amour ne se manifeste pas toujours de façon évidente. Tout un chacun n'éprouve pas le besoin de crier au monde entier et à longueur de journée quel couple fantastique il forme avec son partenaire. Certains expriment leurs sentiments par leur comportement.”
“Perdre est une chose. Regretter une perte qu’on aurait pu éviter avec un peu plus de jugeote est pire encore.”
“Amis. Un mot lourd de sens. Je connais des gens qui, parlant de leurs rapports avec une certaine personne, tiennent à préciser “nous sommes juste amis, vous savez “, comme s’il s’agissait d’un type de relation inférieur à celui qui lie des amants ou des prétendues âmes soeurs.”
Mon avis :
Helen travaille comme serveuse dans une soirée quand elle rencontre Ava Havilland. Elle est dans une situation pénible, a perdu la garde de son fils car alcoolique et le mettant en danger, se rend aux réunions des alcooliques anonymes, cumule les petits boulots de serveuse pour régler ses dettes, est inscrite sur un site de rencontre. Bref, Helen survit dans un marasme sans fin. Helen n’a pas de famille, a une amie sincère mais discrète, alors quand elle rentre dans la vie d’Ava et Swift Havilland, elle trouve en eux la chaleur d’une famille. Très vite les Havilland veillent sur Helen, sur son habillement, son talent de photographe et ses relations amicales et amoureuses. Ils sont excentriques, généreux, beaux dans leur bonté : ils recueillent des chiens abandonnés. Helen qui depuis toujours a l’impression d’être invisible aux yeux des autres, trouve son refuge, elle y trouve son compte et ne se rend pas compte de l’emprise de ses amis sur sa vie et celle de son enfant. De vagues promesses pour l’aider à récupérer son fils, du travail bien rémunéré, la toile est tissée.
C’est Helen qui nous raconte cette amitié qui a duré un an. Alors qu’elle n’a pas revu les Havilland depuis une bonne décennie, elle croise Ava en voiture et se remémore cette période de sa vie, l’histoire d’une amitié toxique.
Le style est simple comme une vie, n’empêche que l’étau va se resserrer au fil du récit d’Helen. Nous aussi, lecteurs, sommes sous emprise. L’angoisse est présente, nous obligeant à rester et à tourner les pages pour connaître l’épilogue. Du grand art.