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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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29 janvier 2021

Les gratitudes

 

Les gratitudes par Vigan

 

Delphine de Vigan

EAN : 9782709663960

192 pages

Éditeur : J.-C. LATTÈS (06/03/2019)

 

4ème de couverture :

“Vous êtes-vous déjà demandé combien de fois dans votre vie vous aviez réellement dit merci ? Un vrai merci? L’expression de votre gratitude, de votre reconnaissance, de votre dette. À qui ?

On croit toujours qu’on a le temps de dire les choses et puis soudain c'est trop tard”


Extraits :

“Me reviennent les instants partagés. D'autres ont disparu. Et s'inventent ceux que j'ai manqués.”

 

“Elle cherchait un mot et en rencontrait un autre. Ou bien ne rencontrait rien, que le vide, un piège qu'il fallait contourner.”

 

“Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l'absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d'un prénom, d'une image, d'un parfum. Je travaille avec les douleurs d'hier et celles d'aujourd'hui. Les confidences.”

 

“Mais les mots abîment, vous savez. Les insultes, les injures, le sarcasme, la critique, le reproche sont des empreintes ineffaçables. Et ce regard qui juge, qui cherche le point faible. Et puis les menaces. Cela laisse des traces, vous savez. C'est difficile ensuite d'avoir confiance. De s'aimer soi-même.”

 

“Parfois il faut assumer le vide laissé par la perte. Renoncer à faire diversion. Accepter qu’il n’y a plus rien à dire.”



Mon avis :

C’est un texte court, délicat et doux, sur une fin de vie en Ehpad, sujet pourtant bien difficile.

Michka ne peut plus vivre seule et Marie, sa jeune voisine, n’arrive plus à s’occuper d’elle correctement. Michka va vivre en Ehpad, avec quelques exigences dont sa bouteille de whisky pour les moments pénibles, très peu d’affaires, les mots qui se font la malle et un regret : ne pas avoir retrouver les gens qui l’ont accueillie, quand elle était enfant, pour les remercier. Michka a fait la même chose avec Marie, l’accueillant quand sa mère perdait pied. Marie savoure cette relation et sait à quel point Michka l’a sauvée de bien des déboires. Elle est douce, patiente, aimante comme Mishka.

Un troisième personnage va entrer dans cette fin de vie : Jérôme, l’orthophoniste, celui qui sauve les mots. Aussi doux que les deux autres. Ce qu’il cherche la première fois en rencontrant ces pensionnaires qui sont constamment dans l’attente et l’ennui, c’est l’image de la personne d’avant. Il ne peut s’empêcher de traquer cette image, de tenter de la ressusciter.  Ce qui le sidère après dix ans de pratique c’est la pérennité des douleurs d’enfance,

Entre les visites de Marie et de Jérôme, Michka essaie de s’habituer à sa nouvelle vie, ne se reconnaissant pourtant pas dans les autres pensionnaires. Certes, elle a perdu les mots mais fait sa toilette seule et supporte assez difficilement les intrusions des aides-soignantes dans sa chambre. Marie va tout faire pour le confort de sa protégée malgré sa grossesse difficile et Jérôme s’occupera de cette blessure d’enfance.

Puis un jour, Jérôme s’avoue vaincu, il connaît le point de bascule, il sait que la bataille est perdue.

Et il faut accepter. Accepter de ne plus faire semblant, accepter le départ, la perte et le vide.

 

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