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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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24 juillet 2021

Le travail est malade, il nous fait souffrir

Le travail est malade, il nous fait souffrir par Bellego

 

 


Patrick Légeron (Autre)Boris Cyrulnik (Autre)

EAN : 9782807333017
176 pages
Éditeur : DE BOECK SUP (19/05/2021)




4ème de couverture :

« Si votre travail est fou et qu'il vous met en souffrance... bonne nouvelle, vous êtes saine ! » Voilà ce qu'a répliqué un jour Maxime Bellego à une patiente épuisée et culpabilisée de ne plus pouvoir suivre le rythme de son emploi, devenu complètement désorganisé. Car il se trouve que lorsque le travail est malade, il contamine et fait souffrir le travailleur. Comment le travail est-il devenu aussi tendu ? Le rythme, la connexion continue, les turnover désorganisants, la perte du sens, les conflits de valeur... Tout ceci devient paradoxalement normal et habituel et, dans un même temps, apparaît l'impératif du bonheur au travail. Il semblerait que les individus, à travers leurs récits en consultation psychologique ou auprès de la médecine du travail, soient les témoins d'une incapacité grandissante d'adaptation à une façon de travailler qui rend de plus en plus malade. Qui est à aider ? Le patient qui souffre du travail ou le travail en souffrance ? Il est temps de poser un diagnostic sur la santé mentale actuelle du travail, afin d'en proposer une réflexion et une thérapeutique. Il a tellement de vertus à partager lorsqu'il se sent bien !

 

Extraits :

 

“C’est le travail qui décide à quelle heure nous quittons notre domicile et quand nous y revenons - mais qui occupe également la majorité de nos pensées, pendant la journée, parfois la nuit, et pour certaines et certains d’entre nous, même pendant les vacances.” (Préface de Boris Cyrulnik)

 

“Pour le dire simplement, travailler de façon industrielle ne signifie pas forcément travailler dans une usine de montage, mais plutôt de travailler de sorte que le travail soit parfaitement découpé en petites tâches n’ayant aucun sens et aucune visibilité sur l’objectif global.”



“La violence dans le monde du travail, ce sont avant tout des choses qui sont à la limite de l’acceptable et que l’on se voit difficilement refuser. C’est une remarque, un soupçon, c’est une blague de mauvais goût que l’on n’aurait pas acceptée dans son milieu privé, mais que l’on accepte par la politesse que l’on suppose être celle du monde du travail dans lequel on est en train d’évoluer. Ce sont de petites choses qui s’accumulent, qui, au fur et à mesure, prennent de plus en plus de place.” 

 

“Il y avait des équipes dans lesquelles on sentait rapidement un malaise, quelque chose d’impalpable, quelque chose de difficilement nommable, mais qui rendait l’atmosphère très lourde, malgré une politesse apparente, visible et audible. Dans ces équipes-là, il y avait comme une tension, comme une menace, comme une notion de danger permanent, et ce en dépit des apparences. Car, contre toute attente, la violence s’exprime d’une façon bien particulière dans le monde du travail.”

 

“Le harcèlement moral qui cause le plus de dégâts, c’est celui qui est de l’ordre de la prédation, celui qui est de l’ordre de la chasse, celui qui n’est pas de la maladresse verbale, qui n’est pas de l'impolitesse, celui où tout est calculé. Celui-ci, par ailleurs, ne récoltera aucun témoignage en cas de litige. Celui-ci ne laisse pas de trace, pas d’email, pas de SMS, pas de message vocal, pas de courrier écrit, pas de dossier, rien du tout.”

 

“Ce qui est mis en lumière généralement dans les consultations, c’est cette capacité qu’ont les individus à ne pas se respecter eux-mêmes et donc à laisser les autres ne pas les respecter non plus.”

 

“Pour ma part, je trouve le moment inutile particulièrement beau, car il nous appartient avec une force presque impossible à décrire, il n’y a pas de mot suffisamment précis pour qualifier l’inutilité du moment. Généralement cela se résume à “rien”, ce qui est une injustice crasse pour ce moment puisque cela ne rend pas compte de la quintessence de l’instant.”

 

“Je souhaite rendre ici un hommage à toutes ces personnes qui se relèvent, sous les feux des projecteurs ou dans l’ombre de leur intimité. Toutes celles qui ont trouvé le moyen de survivre, puis de vivre. De s’extirper de leur chaos, d’aller chercher de la lumière à la force de leur vie ou de la laisser entrer en ouvrant les yeux.”

 

“Nous sommes sans doute passés du déni qui prévalait avant France Télécom aux faux semblants.”  Postface de Patrick Légeron 

 

“La résilience, c’est celà : ne pas mourir, physiquement ou psychiquement. S’effondrer et se relever, être meurtri et revenir. Toucher le fond, dans le noir et soudain voir un côté moins sombre, à défaut d’être plus lumineux, puis de la lumière, et accepter une main tendue.”

 

Mon avis :

Cela fait quelques jours que j’ai terminé ma lecture et j’attendais patiemment de remettre en ordre mes pensées et mon ressenti. Mais rien à faire. J’ai gardé quelques séquelles de ma mésaventure professionnelle dont un manque de concentration et ce livre touche un point sensible, il vient percuter mon vécu et mon rendu est brouillon.

L’auteur est docteur en psychologie et psychologue clinicien. Il était consultant et doctorant chez France Télécom à l’époque des suicides des employés et je pense qu’ il a acquis une solide expérience.

Il nous explique, nous rappelle l'histoire de l’industrie de l’époque de Zola à nos jours et son évolution et déjà j’accroche bien, son style est limpide, ses propos intéressants.

Il attaque le noyau dur, d’un coup comme ça sans prévenir et nous apprend à reconnaître une situation de harcèlement moral et tu as juste envie de serrer l’auteur dans tes bras car dans cette situation tu as l’impression d’être pendue dans le vide accrochée à un wagon du grand huit avec tes collègues qui essaient de te faire lâcher prise pour te faire tomber. Il raconte ses consultations avec des employés malmenés, leur ressenti, leur vécu, comment ils s’en sortent, toujours avec son expérience de France Télécom.

Il nous relate les signes du burnout et la façon de s’en sortir ou de le prévenir (plus difficile), le déni, la culpabilité, les crises d’angoisse, et l'attitude des collègues et de la hiérarchie face à cette situation.

Il nous explique le rôle des soignants qui constatent souvent bien avant nous les dégâts de la maltraitance. Il se confie sur ses patients qui sans le vouloir l’ont fait craquer et c’est rassurant (j’ai vu ma psy se fracasser de l’intérieur à l’écoute de mon vécu).

Il fait le constat du monde du travail avec ce bonheur à tout prix que tout travailleur doit afficher, ces moments de convivialité obligatoires, ces méthodes reprises de l’industrie, même dans la fonction publique, de sorte que le travail  est parfaitement découpé en petites tâches n’ayant aucun sens et aucune visibilité sur l’objectif global. Les statistiques, les réunions nombreuses et interminables qui ne servent à rien et qui justifient la présence du manager.

L’auteur dédie un chapitre pour ces soignants malmenés face à la crise Covid depuis plus d’un an.

J’ai lu cet ouvrage avec avidité. Je ne peux pas revenir en arrière mais je sais comment continuer. C’est tellement satisfaisant de pouvoir travailler le cœur léger.

Un grand merci à Masse critique de Babelio et aux Éditions De Boeck Sup pour cette révélation.

 

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Commentaires
C
Une fois parti il y a eu le changement en devenant communauté des communes les compères n'eurent plus un mot à dire et de prétendants à une maîtrise sans passer de concours ce n'était plus dans l'air du temps je dois dire que j'ai été le seul employé municipal qui a passé un concours de contremaître à Paris , parti pour le loir et cher en 1976 mon concours n'était pas valable malgré cela j'ai gardé mes émoluments de maîtrise mon nom de grade a changé devenu agent technique chef ne pouvant plus prétendre à être contremaître alors que certains avaient les postes sans passer de concours Dans cette ville qui a vu Louis XII les agents de maîtrise se comptaient en dizaine 10 secteurs , il fallait être bien vu Cela a bien changé et c'est tant mieux
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C
Je me suis arrêté de travailler à soixante treize ans , j'ai toujours pris ce mode d'occupation comme un jeu où il y avait un mode d'emploi puis le connaissant il n'y avait plus qu'à suivre les règles, individu souple s'accommodant à presque toutes les situations j'en ai connu des salopards qui cherchaient à nuire dans mes activités professionnelles et ludiques , de certains qui ont voulu me briser ,me harceler par courriers , par paroles , je ne sais comment j'ai pu résister à tous ces assauts merdeux .Sur le coup cela faisait très mal , puis cela passait à la trappe , ils s'en rendaient compte mes adversaires qui briguaient mon poste de petit chef , pour eux c'était une forme de récompense que dis je un graal , ce qu'ils ignoraient est que les emmerdes du commandement étaient avec le paquet Un an avant ma cessation d'activité je fus convoqué par ma hiérarchie et mes compères aussi , je savais ce qu'il allait ce passer , pas eux .Faut pas les prendre pour des cons les chefs le long d'une carrière , ils se souviennent et ce jour là les "futurs promus" à un grade supérieur n'ont rien eu , incompréhension , colère , tristesse étaient au rendez vous pour eux , une fois partis j'ai eu droit à des félicitations de mes chefs avec un petit cadeau et une boisson offerte il ne me restait alors que 365jours à tirer tranquille .
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