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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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19 août 2021

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés

 

Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés par Pezé

Marie Pezé

EAN : 9782081231665

214 pages

Éditeur : FLAMMARION (02/05/2010)



4ème de couverture :

Marie Pezé a ouvert le consultation Souffrance et travail à Nanterre en 1997. Pendant treize ans, elle y a reçu des patients aux profils les plus diver, auxquels elle donne ici la parole, invitant le lecteur à entendre l’extraordinaire impact du travail sur le corps, à être témoin, à ses côtés, du quotidien d’hommes et de femmes soumis au harcèlement, à l’emploi précaire, à la déqualification, au chômage : Agathe, aide-soignante, qui se ronge pour la sécurité de ses malades au point de sombrer dans la paranoïa ; Serge, cadre-sup’, qui a besoin de se doper au travail pour se sentir vivant ; François, juriste d’entreprise, qui fait une tentative de suicicde sur son lieu de travail parce qu’il n’y arrive plus.

À travers ces récits cliniques, l’auteure dresse un constat terrible : les pathologies liées au travail se généralisent et s’aggravent ; l’hyper-productivisme est devenu la norme, fragilisant l’ensemble des salariés.

Au-delà du cri d’alarme, Marie Pezé demande à chacun, victime potentielle ou proche de celle-ci (collègue, manager, médecin…) de prendre ses responsabilités face au déclin des ressources humaines.



Extraits :

“Le travail nous confronte à nous-même. En travaillant, nous nous travaillons. Pour le meilleur, dans l’espoir d’élargir et d’enrichir notre savoir, nos compétences, notre contact au monde. Dans l’espoir d’être reconnus par les patients, par la hiérarchie, par nos pairs. Dans l’espoir de nous émanciper socialement, de pacifier la souffrance dont nous sommes porteurs et qui, dans le travail, trouve une voie d’expression et une utilité sociale.”

 

“Le métier que nous choisissons entre en résonance symbolique avec notre histoire infantile. Il peut nous aider à la subvertir, à en faire un terreau fertile. Il peut aussi nous confronter, dans une rencontre toujours explosive, aux zones aveugles que nous n’avons pas pu travailler.”

 

“Nos petits silences, nos petites cécités, nos petits consentements quotidiens opposent encore de puissantes résistances à la prise de conscience.”

 

“Une équipe se construit non pas dans le partage d’une intimité forcée ou de conceptions théoriques, mais dans le partage des mêmes règles de métier.”

 

“La manière dont le travail est organisé produit de la solitude. On démembre géographiquement les différents pans de l’activité, ce qui permet d’éloigner les équipes les unes des autres.”

 

“Éloignés, nous sommes moins forts, car moins solidaires, renvoyés au chacun pour soi. Renvoyés aussi à une solitude complète pour exécuter le travail.”

 

“Je m’interroge sur la situation d’impasse psychique que constitue l’impossibilité de démissionner d’un poste sous peine de perdre tous ses droits sociaux, son allocation chômage et, à terme, sa sécurité sociale. Et sur la même impossibilité de répondre aux humiliations, aux remarques, aux critiques sous peine de licenciement pour faute.”

 

“Au travail se jouent des histoires de domination, de soumission, de servitude, incroyablement volontaires.”

 

“Ce qu’on réprime, ce qu’on refoule fait toujours retour sous une forme ou sous une autre.”



Mon avis :

L’auteure nous livre ces témoignages qui se lisent comme un livre d’horreur. Elle reçoit des personnes fracassées à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. Cela se constate par leur posture, l’anxiété qui se devine sur le visage, la honte, la culpabilité, même la voix change.

Il y a des humiliations, des mises au placard, du harcèlement dont les patients ne se relèveront que difficilement ou pas. Nous sommes ici dans l’antre du diable. Certains vont mourir de leur travail ou plutôt de ce qu’ils ont subi en travaillant.

Les métiers des patients sont très différents, on peut dire que tous les secteurs sont touchés. L’organisation, l’accélération du rythme du travail, les objectifs inatteignables, les nombreuses réorganisations soudaines, les injonctions paradoxales, tout est fait pour créer une ambiance de peur, pas de terreur, juste de peur. Le reste est peut-être une histoire de meute. Une règle générale est de ne pas trop s’impliquer dans son travail pour ne pas s’attirer les foudres des collègues.

C’est un constat glaçant, pourtant le travail est important dans une vie. Il permet de nous réaliser, de trouver une place parmi les autres.

Je me pose la question suite à cette lecture : Comment certaines personnes qui ont famille et enfants, peuvent-elles partir travailler le matin pour détruire les autres à ce point ?

Une chose à ne pas oublier : la médecine du Travail est là pour nous aider, il ne faut pas hésiter à la contacter, souvent elle est une chance et un soutien pour fuir, en conservant ses droits sociaux, un enfer subi.

 

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Commentaires
P
Ah ben voilà, encore un livre sur le sujet 🙂 <br /> <br /> C'est dramatique d'en arriver à lister des horreurs pareilles.<br /> <br /> En quoi la médecine du travail peut-elle aider ?
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