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la vie de ma voix intérieure
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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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3 octobre 2021

Sialimar

 

Sialimar par Jarar

Emad Jarar

EAN : 9782379797378

Éditeur : IGGY BOOK (21/08/2021)



4ème de couverture :

« Mais il n'est rien tel que le bonheur d'être maman, et ce désir d'avoir un bébé qui soit un bout d'elle est chaque jour plus fort que sa volonté de se méfier des hommes. Elle s'imagine aussi que la conception d'un enfant dans le ventre d'une mère, ce n'est pas anecdotique. Une mère, ça vous définit un homme, et c'est sans doute pour ça que les hommes, musulmans ou chrétiens, révèrent la vierge Marie avec autant de dévotion : en le faisant, c'est une part d'eux-mêmes qu'ils vénèrent. ».

Quelque part dans la partie occidentale de la mer Méditerranée en 2032, la ville de Sialimar est une cité portuaire d'un État imaginaire, la Romagnie, riche de sa tradition chrétienne et fille d'une histoire deux fois millénaire. Le récit retrace le destin d'une jeune femme, et à travers lui, celui d'un homme à qui tout réussit, jusqu'au jour où le legs de son enfance musulmane le rattrape. Ce beau-parleur, parfaitement assimilé dans la société moderne qui avait accueilli ses parents immigrés, sûr de lui et l'esprit bercé de sa passion pour les mots et la supériorité de ses idées, ressent néanmoins le besoin de renouer avec ses racines musulmanes?; et pour improbable que ce soit, de poursuivre l'éternel combat de ses ancêtres...

 

Extraits :

“Je contemple cette nuit tombante, du haut de la falaise, près de cette cabane en bois, mais sans cette griserie de l'âme qui saisissait ce gami que j’étais, au même endroit, lorsque mon esprit flirtait avec la poussière d’écume entre deux vagues, que je suivais le vol d’une mouette au ras de l’eau ; parce que j’étais jeune, je me sentais alors aussi léger que le tendre souffle de la brise.”

 

“Me voilà seul désormais, sans mes deux enfants, seul avec moi-même, seul à seul avec mes souvenirs, mes regrets et ma tristesse.”

 

“Le problème, c’est que mes idées comme mes illusions se sont souvent jouées de moi, ou telles enfin que je les ressens.”

 

“Aussi, pour persuader Sophie, j’eusse trouvé les prétextes les plus usés, les explications les plus subtiles, que mon affaire de prénoms musulmans n’en fût pas moins stupide. Et puis, peu à peu, elle s’y est prêtée, moins par conviction que par amour pour moi et par respect pour ma famille, pour ne pas faire de vagues.”

 

“Curieusement, ce spectacle frais de la matinée montre des piétons qui vaquent à leurs occupations quotidiennes sans trop se préoccuper de ce qui se passe outre mesure, si accoutumés à ce genre de circonstances qu’ils n’en attacheraient plus trop d’importance ou s’en seraient désormais distraits. Ils semblent même fuir les caméras de télévision, donnant à penser qu’ils souhaitent se dissocier du chaos auquel ces images se prêtent. Une situation insolite dont le monologue détaché du journaliste ne fait qu’amplifier le caractère singulier.”

 

“Je me dis que pour un musulman, n’importe son pedigree ou sa dévotion, son salut ne viendra jamais que des femmes, j’en suis bien la preuve. Et il faudra bien quelque jour que les musulmans leur donnent le rôle qui leur revient : cela amènera à mettre en cause la nature divine de leur livre.”

 

Mon avis :

Elyas a quitté  les quartiers nord de Sialimar, sa ville natale et son pays la Romagnie il y a vingt ans pour suivre des études à Londres. Ses parents décédés, il a coupé toutes relations avec sa famille et a abandonné son premier amour. Il revient en Romagnie, suite au Brexit, à Fleury, et obtient un poste de financier dans une banque importante de Fleury. Il occupe une belle villa avec sa femme Sophie et ses deux enfants. Il se dit athée mais a usé de prétextes et d’explications subtiles pour que Sophie accepte de donner des prénoms musulmans aux enfants. Il défend toujours sa communauté, paradoxe de sa situation, même si cela doit faire souffrir son épouse. Elyas discute beaucoup avec Brahim son chauffeur de la religion. Ils opposent tous deux, dans le respect, leurs croyances, leurs certitudes et une partie de l’histoire de l’islam. Brahim lui explique ses tiraillements dans l’envie d’être un bon musulman mais aussi l’aide des services sociaux de ce pays catholique qui lui permet d’habiter une belle maison et de vivre correctement. Pendant les trajets de la villa à la banque Elyas regarde les informations, les médias parlent beaucoup de la situation et de l’intégration de la communauté musulmane à Sialimar. Ce jour-là, il voit une très belle jeune femme, qu’il ne reconnaît pas, dont la commune a refusé un emploi car elle était voilée.

Quelques jours plus tard, il apprend l’assassinat de cette jeune femme et reconnait alors sa petite cousine, Samia. Immédiatement il prend la décision d’aller aux obsèques, avec Brahim.

En arrivant à Sialimar, l’envie le prend de retourner dans le quartier de son enfance, mais celui-ci est entouré de barrages militaires. Un spectacle de désolation les attend : carcasses de voitures calcinées, abris-bus défoncés, vitrines éventrées, bris de verre éparpillés sur les trottoirs désertés, impacts de balles sur les murs, les rares passants marchent vite, la tête baissée et les épaules tombantes. Elys retrouve la cité HLM où il a grandi puis se rend aux obsèques de Samia. Il rencontre Tony, un ami d’enfance et amoureux contrarié de Samia. Tony est entouré de deux gardes du corps. Puis Il retrouve ses oncles maternels et son cousin, organisateurs et dirigeants d’un mouvement extrémiste.

C’est à partir de là que l’histoire va s’emballer. Elyas, manipulé par sa famille se retrouve à la tête du mouvement extrémiste et devient l’ennemi de Tony, pion d’un mouvement d’extrême droite. Attentats en tous genres, guerres judiciaires, financements douteux. Les politiques profitent de la situation, une femme aussi : Safia, amoureuse abandonnée il y a vingt ans par Elyas, maitresse du gouverneur de la ville et de Tony, espionne pour la bonne cause. Elyas va tout perdre, mais la vie réserve bien des surprises, les femmes aussi.

Si la lecture de la première partie est ardue avec le côté historique et philisophique de l’islam, les tiraillements d’un homme souhaitant vivre la modernité en toute liberté, mais avec la nostalgie de son enfance, la culture et les croyances familiales, la deuxième partie est passionnante.

Merci à  l'auteur et Babelio pour l’envoi de ce roman dans le cadre des Masses Critiques Privilégiées.

 

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