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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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19 janvier 2022

Où vivaient les gens heureux

 

 

Où vivaient les gens heureux par Maynard

Joyce Maynard

Florence Lévy-Paoloni (Traducteur)

EAN : 9782848768885

560 pages

PHILIPPE REY (19/08/2021) AUTRES ÉDITIONS





4ème de couverture :

Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l'optimiste Ursula et le doux Toby.

Comblée, Eleanor vit l'accomplissement d'un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d'imagination, lui offre des joies inespérées. Et si entre Cam et Eleanor la passion n'est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu'au jour où survient un terrible accident...

Dans ce roman bouleversant qui emporte le lecteur des années 1970 à nos jours, Joyce Maynard relie les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine – libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu'à l'émergence du mouvement MeToo... Chaque saison apporte ses moments de doute ou de colère, de pardon et de découverte de soi.

Joyce Maynard explore avec acuité ce lieu d'apprentissage sans pareil qu'est une famille, et interroge : jusqu'où une femme peut-elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. Son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable, avec ses maladresses, sa vérité et sa générosité.

 

Extraits :

"Comment se peut-il que la personne avec qui on a partagé les moments les plus intimes, un très grand amour, une immense douleur, des joies et aussi des chagrins deviennent un étranger ?"

 

"Plus on vieillit, plus on vit des moments difficiles, dit-il. De bons moments aussi. Des gens qu’on aime meurent. On n’y échappe pas." 

 

"Telle était l’horrible vérité quand on était parent. Dès la naissance d’un enfant, on faisait tout ce qu’on pouvait pour le protéger. "

 

"Parfois on se sent minable en entendant la vérité."

 

"Un amour trop grand pour ses enfants avait peut-être provoqué leur désamour. Savoir que pour leur mère ils représentaient ce qui comptait le plus dans sa vie pesait trop lourd sur eux trois."

 

"Continue à sourire et personne ne saura ce que tu penses vraiment."

 

"Une mère ne pouvait pas plus protéger ses enfants du chagrin et de la tristesse qu’elle ne pouvait empêcher le soleil de se coucher ou de se lever le lendemain."

 

Mon avis :

Eleanor a 50 ans, elle revient dans sa maison après une longue absence, pour le mariage de son fils Al. Les invités sont déjà réunis dans le jardin. Elle aperçoit ses trois enfants, son ex-mari, les observe. Al, le futur marié et son air sérieux, Ursula, fâchée depuis trois ans avec elle, et Toby le cadet. Elle se retrouve là, comme après un long sommeil, un peu étourdie, heureuse d’être à cet endroit tant aimé.

Eleanor nous entraîne dans ses pensées et ses souvenirs.

Elle perd ses parents dans un accident de voiture à l’âge de 16 ans. Parents alcooliques et indifférents voire défaillants, qui ne savaient que faire de cette enfant plutôt encombrante et gênante, ils avaient choisi de la placer en internat. Eleanor a souffert de ce manque d’amour et ce qu’elle voulait le plus au monde dans sa future vie d’adulte, c’était de devenir une mère aimante.

En attendant, elle se retrouve seule, n'ayant aucune idée de son avenir qui ne s’annonce pas très confortable. Après un bref séjour traumatisant chez les parents d’une amie d'internat, elle tente de reprendre son destin en mains. Elle dessine, imagine des histoires pour enfants et gagne de quoi commencer à réaliser son rêve en achetant une maison.

À 20 ans, après des recherches sur un large territoire, elle trouve la ferme de ses rêves dans le New Hampshire, en pleine campagne où les hivers sont rudes. Eleanor rénove sa maison, la décore avec passion et fait la connaissance de son voisin le plus proche, qui veillera sur elle  et de son mari, le beau Cam, artisan, bohème, qui se laisse vivre. Ils auront très vite leurs trois enfants, Alison, Ursula et Toby.

Le quotidien d’une famille heureuse et normale avec ses joies et ses peines, du moins en apparence. Si Eleanor tente de devenir une mère parfaite en protégeant ses enfants, de subvenir aux besoins de la famille, elle doit aussi s’occuper des tâches ménagères seule. Cam, doux rêveur et un brin fainéant,profite de la vie sereinement n’arrivant même pas à garder ses enfants quelques heures pendant que sa femme travaille à ses illustrations, le seul revenu de la famille. Les années passent cahin-caha jusqu’au jour du drame. Plus rien ne sera pareil. Eleanor passe de plus en plus de temps dans crazyland, héritage de ses parents défaillants, bouleversant ses enfants. Mais Cam est là pour eux, rassurant. Quand on donne moins, on attend moins en retour.

Eleanor va découvrir les infidélités de son mari et celui-ci décide de mettre fin à son mariage, demande à sa femme de partir et de ne pas révéler la vérité aux enfants pour leur bien.

La longue descente aux enfers d’Eleanor ne fait que commencer. Toute sa vie vole en éclats. Elle n’est plus rien mais gardera le secret et les enfants penseront qu’elle est responsable de l’explosion de la famille.

Cam installe sa nouvelle compagne à la ferme, les enfants l’aiment bien puisqu’ils la connaissent. Ils auront un enfant.

Eleanor s’oublie alors dans le travail pour noyer son chagrin et renoue avec la solitude du début de sa vie d’adulte. Elle essaie de garder le contact avec les enfants, en vain. Son trop grand amour pour ses enfants a provoqué leur désamour. Elle entretient une relation amoureuse pendant quelque temps avec un homme qui apparaît régulièrement dans sa vie.

Elle va se taire pendant des décennies, donnant même sa maison, la maison de ses rêves, au père de ses enfants qui ne fait toujours rien ou pas grand chose pour gagner sa vie. 

La vie réserve bien des surprises et le dernier enfant de la famille, fruit de l’infidélité de Cam, va se rapprocher d’Eleanor bien plus que ses propres enfants.

À la naissance de sa première petite fille, une réflexion de trop de la part d’Ursula la pousse à révéler la vérité de l’échec de son mariage. Ursula ne le croie pas, l’accusant de mentir par méchanceté et la chasse de chez elle ne voulant plus jamais la revoir. 

L’histoire se termine là où elle a commencé, le jour du mariage. 

J’ai lu cette histoire en apnée, témoin impuissant de la vie d’Eleanor, de ses rêves brisés, de cette injustice, de son immense chagrin, de son abnégation. Eleanor ne peut pas lutter contre l’adversité, elle n’a pas appris les mots pour communiquer et elle reproduit malgré elle les colères destructrices de ses parents. À bout de force et de fatigue car sans aucune aide de la part de son parasite, pardon son mari.

C’est une histoire sur le pardon mais aussi sur tout ce que peut traverser une femme pendant sa vie. Viol, violences, manipulation, mauvais choix, amitié, identité sexuelle, sida, cancer, amour maternel, secret familial, handicap, mort. Je ne vous ai révélé que les grandes lignes, c’est bien suffisant.

L’auteure a mis le paquet et n’a rien épargné à son personnage principal. Au fil de ma lecture bouleversante, je ressentais surtout de la colère mais j’ai pourtant apprécié l’ambiance de cette maison qui contraste bien avec la noirceur de l’histoire. Ressortez vos vieux vinyles américains des années 60-70, ils accompagneront parfaitement ce récit.

“Finalement, on survit à beaucoup de choses. On est transformé. Mais on continue."

 

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Commentaires
P
Un p'tit coucou, Corinne, en espérant que tu vas bien !<br /> <br /> Il me semble avoir déjà lu une critique sur ce livre, mais j'avoue ne pas vouloir trop me "charger" ;-)<br /> <br /> Gros bisous et bonne nuit.
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