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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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17 avril 2022

La folie de ma mère

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Isabelle Flaten

EAN : 9782371001015

128 pages

LE NOUVEL ATTILA (08/01/2021)





 

4ème de couverture :

Et si tout souvenir de famille n’était que fiction ?

Une femme découvre une fois devenue adulte qu’elle est née de père inconnu. Une double enquête commence, à la fois sur l’identité de son père mais aussi sur les raisons du mensonge de sa mère. Chaque parcelle de la vie de cette mère excessive et trouble, professeure de collège libertaire, cache une ombre lourde de sens.

Un récit pudique et sobre, où la force des souvenirs d’enfance emporte le lecteur dans un rire noir omniprésent.

 

Extraits :

"Une dame me propose un yaourt. Elle a l'air gentille. Je plonge la petite cuillère dans le pot. La dame m’arrête : on dit merci maman."

 

"Une famille comme les autres. Le temps d’un leurre."

 

"Tout t’indiffère ou t’agace. Tu boudes le monde, grimaces en réponse aux paroles que je t’adresse, méprises les propositions de sorties, fustiges chaque suggestion d’un sourcil sévère, façon de me signifier que je suis totalement à côté de la plaque, à mille lieux de tes préoccupations."

 

"Dans la voiture tu demandes pourquoi je t’ai installée à la place du mort."

 

"Chez nous le chagrin ne se partage pas, c’est comme ça."

 

"Enfant, tu m’as toujours effrayée. Pourtant tu n’étais pas méchante. Tu imposais peu de choses, les choses s’imposaient. La zone dangereuse n’était indiquée nulle part. Mais l’enfance est poreuse aux exhalaisons adultes."

 

"Après t’avoir examinée, le médecin estime inutile de te garder. Tu me souris, ça tombe bien, tu ne veux plus entendre parler de ces charlatans. Je sais que tu l’as embobinée, tu es rompue à l’art de tromper ton monde. Mais je n’insiste pas. Le dernier médecin en date n’a pas voulu m’entendre quand j’ai tenté de lui livrer l’historique des méandres maternels, décrit les pulsions d’une femme qui change de thérapeute et de version en fonction de son humeur, qui interrompt ses traitements d’un jour à l’autre. L’homme offusqué d’une telle intrusion dans son domaine, m’a renvoyée à mes oignons."

 

"Je n’ai aucune ambition, ne me sens pas capable de grand-chose."

 

"Je ne sais plus qui tu es, ni pourquoi tu fais tout ça. Et encore moins qui je suis. Sinon un truc banal."

 

Mon avis :

Le portrait d’une mère bipolaire par une de ses filles. Le texte s’adresse à la mère comme un recueil de souvenirs. Le livre aurait dû être plus épais avec le propre récit de la mère sur sa vie mais une histoire de droit a empêché cette double vision. L’enfance ballotée de Paris à Strasbourg, selon l'humeur et les mutations de la mère, professeure de collège, Le père est mort soudainement mais notre petite narratrice n’a pas eu de chagrin, elle recevait des torgnoles en guise d’amour. Il sera remplacé par de nombreux hommes. Les filles sont souvent confiées aux grands-parents pendant les vacances, chacun les siens, la narratrice chez les grands-parents maternels, la petite sœur chez les paternels. 

Elles grandissent en apprenant à connaître les zones dangereuses de leur mère, son côté excessif, ses colères incontrôlables. Une passion commune existe entre la mère et la narratrice : les livres.  Un refuge pour la petite fille.

L’adolescence est également compliquée car entre la mère libertaire et l'époque, tout pousse à l’amour libre que raconte la narratrice avec un brin d’humour.

La relation d’adulte est plus compliquée. La maladie de la mère évolue et cette dernière ne prend pas toujours ses traitements, se retrouve hospitalisée, déménage encore plus souvent et sa fille aimerait la fuir mais essaie de la sauver, tout en construisant sa propre vie.

Les histoires d’amour se finissent toujours mal, même celles entre une fille et sa mère. Cette dernière a réussi sa mort, une première fois, puis la finale, laissant derrière elle les secrets de naissance de sa fille, les secrets de famille, ce qui déclenche une profonde dépression chez notre narratrice.

Qu’il est sobre et pudique ce récit ! Rempli d’amour aussi. Il est difficile de vivre avec une personne souffrant de bipolarité ayant sa propre réalité, surtout pour un enfant qui lui, cherche la vérité et ne comprend pas toujours les réactions de la personne susceptible de veiller sur lui. Je pense que la relation d’adulte est bien plus difficile car les places s’inversent dans la famille et c’est la fille qui est responsable de sa mère (pas la peine de compter sur la famille dans ces cas-là, d’ailleurs la sœur n’occupe aucune place). Les médecins qui se font manipuler, les menaces de suicide, les tentatives de suicide, les internements, la fuite, la paranoïa et la folie qui envahissent tout jusqu’à la mort.

Vous n’aurez que la version de la fille et elle est bien suffisante. L’amour et l’impuissance, le drame d’un enfant.



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Commentaires
P
Coucou Denise, <br /> <br /> un sujet difficile certes mais narré avec retenue et amour, rien de sordide.<br /> <br /> Gros bisous
Répondre
P
Coucou Corinne,<br /> <br /> Ce livre m'intéresse beaucoup, mais j'avoue avoir un peu peur... Un sujet lourd...<br /> <br /> Gros bisous et belle fin de week-end de Pâques à toi 😊
Répondre
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