Trois nuits dans la vie de Berthe Morisot
EAN : 978B08PC4ZX1T
73 pages
ÉDITIONS ANACHARSIS (07/01/2021)
4ème de couverture :
Voilà l'été. Berthe Morisot, peintre impressionniste, et Eugène Manet, son mari affable, quittent Paris pour une partie de campagne. Ils posent valises et chevalet dans une maison champêtre, havre d'une douceur estivale propice à toutes sortes d'expérimentations nocturnes.
Dans ce roman formant un diptyque avec Trois jours dans la vie de Paul Cézanne, Mika Biermann confond allègrement mots et couleurs, phrases et perspectives, écriture et peinture.
De ces pages, comme d'autant de toiles, surgissent des méditations corrosives sur la chair comme matière à peindre.
Extraits :
“Ça l’ennuie parfois, Berthe, cet égoïsme.”
“Le nu est partout, sauf dans la vie. En ville, les femmes se glissent dans leur tub habillées d’une chemise. Dans la chambre, la bougie est toujours soufflée. À la plage, elles doivent se changer dans d’étroites cabines.
Pas aujourd’hui.
Jour de fête.”
“La nuit, penaude, a tout rendu au petit matin.”
“On se demande ce que peut foutre un peintre pendant une demi-heure. Combien de touches faut-il pour faire un tableau ? Combien de couches ?”
Mon avis :
Six mois après leur mariage, en 1875, Berthe et Eugène prennent le train pour un weekend à la campagne. Ils arrivent à Soullion et rencontrent Nine, paysanne un peu débraillée, une beauté rousse saisissante de jeunesse et de sensualité. Ils aimeraient que Nine soit à leur service car les deux ne savent pas faire grand chose dans une maison. Berthe, peintre impressionniste, est une rebelle. Elle doit se faire une place dans un monde d’homme. Elle reconnaît dans le regard de Nine le même désir de liberté.
Dans un court récit, tel un tableau impressionniste, le style, réaliste, décrivant le mode de vie de l’époque, est très agréable, un brin désuet. On rentre complètement dans l’histoire, on se baigne avec Berthe dans la rivière, sans vêtement. La nuit, ennemie des peintres, on observe avec Berthe, les différentes nuances et on réfléchit à la condition des femmes et à la vie intime qu’elle juge morne et sans intérêt.
La chaleur, la campagne et Nine vont réveiller tout ça. La suite est assez surprenante et elle restera une parenthèse dans la vie de Berthe et Eugène.