La saga des Cazalet, tome 1 : Étés anglais
La saga des Cazalet tome 1 sur 5
EAN : 9782710388586
576 pages
LA TABLE RONDE (12/03/2020)
Mon avis :
La maison familiale est en pleine effervescence. La Duche, maîtresse de maison, organise l’arrivée de ses fils, brus et petits enfants, avec l’aide de Rachel, sa fille aînée, et des domestiques. Chambres, linge de maison, repas, tout doit être prêt. De leur côté, les trois couples sont sur le départ, en pleine organisation également.
Juillet 1937. Si les vacances et loisirs sont au programme pour les adultes comme pour les enfants, les pensées vont vers la guerre menaçante et les traumatismes et blessures de celle passée.
Nous faisons connaissance avec tous les membres de cette sympathique famille. Ils sont nombreux et j’ai souvent consulté l’arbre généalogique des premières pages. L’éditeur a bien pensé à imprimer cet arbre généalogique sur un marque page mais je ne l’avais pas.
J’ai aimé les portraits des femmes de cette famille. Si elles peuvent boire de l’alcool, fumer, se commander des tenues de créateurs, la situation et place féminine reste conditionnée par le patriarcat, ce qui ne les empêche pas non plus d’avoir des relations adultérines. C’est une époque où une femme enceinte ne connaît pas l’issue de sa grossesse, souvent non programmée, non désirée même si c’est culpabilisant. Une femme doit souvent renoncer à son métier ou ses passions quand elle se marie. Bon, dans cette famille il y a nounous et domestiques ce qui allège la charge mentale de ces dames mais ce n’est pas pour autant qu’elles ont une belle vie.
Les hommes de cette famille paraissent courtois, du moins en surface pour certains.
J’ai moins aimé les longues, trop longues, descriptions des personnalités et occupations des enfants.
Tous les personnages ont des inquiétudes, regrets, remords, secrets et failles même s’ils font bonne figure en famille, c'est, de mon point de vue, l'attrait de cette saga.
J’ai fait un retour dans le passé, agréable, l’auteur à une écriture légère et limpide.
Extraits :
“ Ne pas avoir le choix - du moins ne plus avoir le choix - ajoutait la dimension séduisante du devoir : elle était une personne sérieuse condamnée à une existence plus superficielle que ne l'y aurait portée son tempérament (si la situation avait été différente). Elle n'était pas malheureuse ; c'était simplement qu'elle aurait pu connaître une vie bien plus intense. “
“ Dans la vie, ce qu'on gagnait d'un côté, on le perdait de l'autre. “
“ Elle ne devait jamais savoir de quelle cruauté les gens étaient capables. “
“ Seigneur ! Il était content de ne pas être une femme. Devoir porter des jupes et être bien plus faible… “
“ En fait, à la manière de ces buveurs qui refusent catégoriquement un verre lorsqu'il leur est offert, elle balayait d'un geste la sollicitude que son comportement suscitait parfois chez les autres. Elle ne voulait pas que ses chagrins soient réduits à de simples frustrations, son sens du tragique assimilé à du malheur ou, pire, à de la malchance ou à une erreur stratégique. “
“ Il était de ces êtres chanceux qui se plaisaient véritablement à bien se conduire. “
“ Mais au fil des années, des années de douleur et de dégoût pour ce que sa mère avait appelé “ le côté horrible de la vie conjugale “, des années de solitude remplies d’occupations futiles ou d’ennui absolu, de grossesses, de nounous, de domestiques et d’élaboration d'innombrables menus, elle avait fini par considérer qu’elle avait renoncé à tout pour pas grand-chose. “