Retour à Killybegs

Sorj Chalandon

ISBN : 9782246785699

Éditeur : Grasset (2011)

4ème de couverture

"Maintenant que tout est découvert, ils vont parler à ma place. L'IRA, les Britanniques, ma famille, mes proches, des journalistes que je n'ai même jamais rencontrés. Certains oseront vous expliquer pourquoi et comment j'en suis venu à trahir. Des livres seront peut-être écrits sur moi, et j'enrage. N'écoutez rien de ce qu'ils prétendront. Ne vous fiez pas à mes ennemis, encore moins à mes amis. Détournez-vous de ceux qui diront m'avoir connu. Personne n'a jamais été dans mon ventre, personne. Si je parle aujourd'hui, c'est parce que je suis le seul à pouvoir dire la vérité. Parce qu'après moi, j'espère le silence."

Extraits :

“Nous quittions notre terre et la terre s'en foutait.”

“Mon père était pétrifié. Il faisait parfois des gestes comme ça, sans en saisir le sens.”

“Un salaud est peut être un chic type qui a baissé les bras.”

“J’étais épuisé. Je m’offrais un répit. Une dernière illusion d’innocence.”

Mon avis :

Depuis longtemps j’évite les romans de l’auteur. Ne me demandez pas pourquoi. En pleine préparation de mon déménagement, je me retrouve à la bibliothèque de village, sans être inspirée, et mes yeux sont attirés par ce titre : Retour à Killybergs. Mon cerveau est attaqué par des tas de ressentis : moi aussi je retourne chez moi et puis l’Irlande est un thème de prédilection. Et voilà comment je me suis retrouvée embarquée dans ce roman. C’est d’abord un grand choc. Si l’histoire se passe en Irlande, ce n’est pas à l’époque de la paix, plutôt en pleine guerre de religion et d’identité. L’IRA, les britanniques, les prisons, les tortures, les grèves de la faim, l'insoumission, la grève  de l’hygiène, quatre ans quand même où les prisonniers font leurs besoins dans leurs mains et barbouillent les murs, restent nus et refusent de se laver. Au nom de quoi, de qui, peux-tu perdre ta dignité à ce point là ? J’ai suivi le combat de Tyrone Mehan qui a repris le combat de son père, alcoolique, violent et haineux. L’alcool est présent tout au long de ces décennies, ça me rappelle la Bretagne…. Des familles pauvres, malheureuses, nombreuses et crasseuses, des guerriers alcooliques et la trahison. Parce qu’il faut en parler de celle-là. A partir de quel moment est-on un traître ? Quand on accepte pour sauver sa famille ? ses amis nationalistes ? Le chantage est un nerf de la guerre. Bref, un thème que je n’aime pas mais un style et une plume grandioses.

Comments

[Eve-Yeshe]

il est dans ma PAL... c'est la période où Mrs Thatcher a laissé crever de faim Bobby Sands?

la définition du salaud me plaît

[Pahi]

Un commentaire juste pour te faire un p'tit coucou ;-)

Mais je ne pourrais pas me plonger dans ce genre de lecture...

Bon courage pour tout ce que tu as prévu de faire dans les prochains temps.

Gros bisous, Corinne, et bon week-end.