Ouessantines
Patrick Weber
ISBN : 2749306604
Éditeur : Vents d'Ouest (2013)
4ème de couverture :
Ouessantines raconte une histoire de femmes. Une histoire de secret liant les plus vieilles femmes de l'île. Une histoire de pro elle, la fameuse croix de cire portée en terre au cimetière pour incarner les corps des disparus. Une histoire de naufrage et de phare battu par les vagues.
En guise de décor, les paysages de landes seulement peuplés de moutons et ce terrible brouillard qui trouble la vision mais aussi l'esprit des habitants de ce bout de terre au bout du monde.
Lorsqu'une continentale débarque sur l'île pour ouvrir une maison d'hôtes, elle se heurte à des réactions hostiles, de lourds silences et de lointains secrets qui finissent par lui pourrir la vie.
Puis, un jour survient un suicide étrange, celui de Marie, une femme trop vieille pour ne pas attendre paisiblement la mort...
Extraits :
« Vous vous attendiez peut-être à un comité d’accueil avec une fanfare ? »
« Prouvez que vous méritez d’être ici. »
« J’aime bien les îles. Il n’y a pas moyen de fuir. Quand on est face à un problème, on n’a pas le choix. Il faut le résoudre ou sauter dans l’océan. »
« Je pense que vous vous trompez votre place n’est pas sur cette île. Vous finirez par vous en apercevoir vous-même. »
« Qui voit Ouessant voit son sang... »
Elles portent en elles toutes les injustices, tous les malheurs mais aussi toute la force et la fierté de générations de femmes de cette île. »
Mon avis :
Le ton est donné : quand Soizic arrive sur l’île pour ouvrir sa maison d’hôte, les couleurs deviennent grises. Enfin vous savez entre le bleu et le gris foncé presque noir d’un jour d’orage. Le crachin en guise de comité d’accueil, voilà la nouvelle vie de cette jeune femme. Les habitants sont hostiles voire indifférents sauf Marie, une femme âgée qui l’a prise en pitié. Les paroles sont rares, pleines de sous-entendus comme dans tous les villages qui se respectent. Les secrets sont là bien gardés et ils plombent l’ambiance se mêlant avec ce ciel sombre comme si les dieux étaient en colère. Marie est retrouvée pendue dans sa maison. Comme pour faire un pied de nez aux habitants de l’île, elle a légué une partie de ses biens à Soizic. Pas grand-chose, juste de quoi faire trembler les secrets de l’île. Je connais bien cette ambiance puisque depuis quelques années je vis dans des régions où les habitants se comportent comme si l’arrivée d’un étranger était un affront. Puis cela me rappelle mes souvenirs de gamine, ma mère est originaire de Trégueux. Je me suis plongée avec délices dans cette bande-dessinée, j’étais happée par l’intégration de Soizic et passionnée par l’intrigue. Les dernières pages du livre racontent l’histoire de l’île. Morale de la fable : quand vous arrivez dans une contrée hostile, trouvez le secret qui fâche, agitez le au-dessus de la tête des habitants, vous deviendrez soudain le gourou de la secte…. Pardon, un habitant accepté et apprécié, foi de Pyrouette.