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la vie de ma voix intérieure
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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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26 mars 2020

Otages

 

Otages par Bouraoui

ISBN : 270965055X
Éditeur : LATTES J.C. (02/01/2020)

4ème de couverture :

« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai 53 ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. »

Sylvie est une femme banale, modeste, ponctuelle, solide, bonne camarade, une femme simple, sur qui on peut compter. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé de faire comme si tout allait bien, d’élever ses fils, d’occuper sa place dans ce lit devenu trop grand pour elle.

Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n’a pas protesté : elle a agi comme les autres l’espéraient. Jusqu’à ce matin de novembre où cette violence du monde, des autres, sa solitude, l’injustice se sont imposées à elle. En une nuit, elle détruit tout. Ce qu’elle fait est condamnable, passable de poursuite, d’un emprisonnement mais le temps de cette révolte Sylvie se sent vivante. Elle renaît.

Un portrait de femme magnifique, bouleversant : chaque douleur et chaque mot de Sylvie deviennent les nôtres et font écho à notre vie, à notre part de pardon, à nos espoirs de liberté et de paix.


Extraits :

“C'est encombrant la plainte, pour soi, pour les autres. C'est vulgaire aussi et ça prend du temps.”


“Il y a deux sortes d'individus. Ceux qui gagnent et ceux qui perdent. J'ai parfois cru gagner pour endormir ma conscience, mais j'ai perdu beaucoup et le peu qu'il me restait, je l'ai détruit.”


“Les choses que l'on ne veut pas regarder, ou admettre, grandissent dans votre dos.”


“Les gens adorent ça : se compliquer la vie pour rien.”


“Dans la vie on a toujours besoin de donner un sens à ce que l’on dit, à ce que l’on fait. Il faut toujours expliquer. On n’est jamais libre de rien.”


“Personne au bout du compte ne vit pour soi. On a toujours besoin du regard de l’autre pour se sentir exister. C’est toujours l’histoire du cordon. On le coupe et très vite il faut en reconstruire un autre parce que le vide fait si peur.”


Mon avis :

Sylvie raconte pourquoi elle est arrivé à commettre un acte répréhensible ce jour de Novembre.

Sylvie jeune quinquagénaire, deux enfants, un travail qu’elle apprécie, est une femme qui ne se plaint pas. Personne ne lui a enseigné la violence et elle la rejette. Comme tous les femmes elle passe son temps à courir. Elle est emportée par sa vie de contraintes alors qu’elle aimerait tant  regarder le ciel et les nuages, profiter de la nature. Sylvie ne dit rien quand son mari la quitte, un beau matin. Elle n’a pas le temps, plus le courage. Il n’y avait plus de désir, peut être même plus de tendresse entre eux. Elle croit que c’est à partir de ce moment que quelque chose s’est décroché en elle et a créé une fissure qui s’est élargi avec le temps. Il lui restait son travail et la confiance de son patron qui passait son temps à geindre. Un toit sur la tête et sa conscience pour elle. pas une grande carrière mais une certaine tranquillité.

Sylvie a continué sa vie jusqu’au jour où son patron lui a demandé de contrôler ses collègues en plus des machines. Il lui fallait une liste des faibles, ceux qu’ils pouvaient licencier. 

Elle a obéit avec zèle : elle a épié, établi des listes créant un vivier. La fissure en elle grandissait en sourdine et entassait toute cette violence que Sylvie rejetait. Elle a beaucoup enfoui Sylvie, elle s’en rend compte quand elle prend le temp de réfléchir. Elle pense que le grand malheur des femmes est la vulnérabilité. La peur. 

Alors, ce jour de novembre, Sylvie craque, la fissure explose. Elle ne regrettera pas son acte, bien au contraire, se sentira soulagée. Lâcher-prise, ne plus rien contrôler, être soi et adorer ça. Son geste lui permettra aussi de faire face à un souvenir violent et destructeur enfoui.

Superbe histoire à lire d’une traite. Une ressenti insolite car j’ai commencé ce livre au début du confinement. Je pense que les femmes sont prisonnières, de cultures, de traditions, d’elles-mêmes. Valeureux petits soldats qui maîtrisent tout et avancent jusqu’au jour où...

 

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Commentaires
C
Au début tu prends cela comme du bonus pour ta carrière , enfilant la cotte de surveillant officieux et tu agis avec ta bonne fois l'autre dans son bureau se frotte les mains Le voilà le monde du travail , ce n'est pas toutes les entreprises , dans les associations c'est monnaie courante de donner à l'autre le poison c'est l'autre qui en pâtira (mentalité de dégueulasse )
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C
Je note ! 😘
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P
Un titre que je me suis empressée de noter !<br /> <br /> J'espère que ça va chez toi ... nous c'est ok pour le moment.<br /> <br /> Gros bisous, chère Corinne, et portes-toi bien.
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