Les victorieuses
EAN : 9782246821250
224 pages
Éditeur : GRASSET (15/05/2019)
4ème de couverture :
A 40 ans, Solène a tout sacrifié à sa carrière d'avocate : ses rêves, ses amis, ses amours. Un jour, elle craque, s'effondre. C'est la dépression, le burn-out. Tandis qu'elle cherche à remonter la pente, son psychiatre l'oriente vers le bénévolat : sortez de vous-même, tournez-vous vers les autres, lui dit-il. Peu convaincue, Solène répond pourtant à une petite annonce : " association cherche volontaire pour mission d'écrivain public " .
Elle déchante lorsqu'elle est envoyée dans un foyer pour femmes en difficultés... Dans le hall de l'immense Palais de la Femme où elle pose son ordinateur, elle se sent perdue. Loin de l'accueillir à bras ouverts, les résidentes se montrent distantes, insaisissables. A la faveur d'un cours de Zumba, d'une lettre à la Reine d'Angleterre ou d'une tasse de thé à la menthe, Solène va découvrir des femmes aux parcours singuliers, issues de toutes les traditions, venant du monde entier.
Auprès de Binta, Sumeya, Cynthia, Iris, Salma, Viviane, La Renée et les autres, elle va se révéler étonnamment vivante, et comprendre le sens de sa vocation : l'écriture. Près d'un siècle plus tôt, Blanche Peyron a un combat. Capitaine de l'Armée de Salut, elle rêve d'offrir un toit à toutes les femmes exclues de la société. Sa bataille porte un nom : le Palais de la Femme. Le Palais de la Femme existe.
Extraits :
“Vivre ensemble est une belle idée, mais sur le terrain, les choses sont parfois compliquées.”
“Toutes ont connu une forme de précarité. Toutes savent la violence, l'indifférence. Toutes se tiennent à la lisière de la société.”
“Ce qui vous manque dans l'enfance vous manque pour l'éternité.”
“Dans leurs plans, les concepteurs ont simplement oublié que la justice est rendue par des hommes à d'autres hommes parfois désespérés.”
“La vie ne manque pas d’ironie.”
Mon avis :
Solène a toujours fait ce que l’on attendait d’elle. Elle est devenue avocate pour satisfaire les désirs de ses parents. Sa vie est tracée. Son compagnon ne voulait pas d’enfant et il a préféré la quitter. Solène est seule, exerçant un travail qu’elle n’aime pas vraiment même s'il lui offre le confort d’un appartement douillet dans un beau quartier.
Le suicide de son client qui venait de perdre le procès a été un choc, une déflagration dans sa vie la menant au burn out.
N’arrivant pas à se remettre après son hospitalisation, un psychiatre lui suggère l’idée d’aider ceux qui en ont besoin, de se tourner vers le bénévolat. Solène n’en a pas vraiment envie mais elle sent qu’elle doit bouger et sortir de cet état dépressif. Elle choisit d’être écrivain public au Palais de la Femme, un centre d’hébergement dédié à des femmes en difficulté. Il faut du temps pour se faire accepter par des femmes qui connaissent la précarité, la violence, l’indifférence, qui se tiennent à la lisière de la société. Toutes ont des parcours de vie difficiles, Solène va l’apprendre en s’installant au milieu du hall avec son ordinateur et sa bonne volonté.
En parallèle, l’histoire de Blanche Peyron, une femme qui a donné sa vie pour aider ces femmes qui connaissent la rue, souvent avec des enfants. Cheffe de l’armée du salut, Elle parcourt jour et nuit les rues de Paris pour distribuer de la soupe et trouver un hébergement d’urgence pour ces femmes, avec son mari et ses enfants. Son dernier combat est celui du Palais des femmes. Réunir assez d’argent pour acheter cet ancien couvent et faire les travaux nécessaires. Blanche est malade, souffre mais ne baisse pas les bras.
Le point commun de ces deux destins de femmes et le décor de ce roman est le superbe bâtiment, le Palais de la Femme. Un refuge, une pause dans ces vies malmenée.
Deux beaux portraits de femmes et un roman magnifique.