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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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11 mai 2023

Les sources

 

Les Sources par Lafon

Marie-Hélène Lafon

EAN : 9782283036600

128 pages

BUCHET-CHASTEL (05/01/2023)




4ème de couverture : 

La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.

Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

 

Extraits : 

“ D'un autre côté, elle préfère vivre seule dans son trou. C'est difficile de toujours faire semblant. “

 

“ Les mots ne lui viennent pas, l'orgueil les bloque. “

 

“ Jamais elle n’est tout à fait tranquille.”

 

“Ils pourraient avoir une bonne vie dans cette ferme, si les choses n’étaient pas comme elles sont, les choses que les gens ne savent pas et ne doivent pas savoir. “

 

“ C’est un dimanche ordinaire dans la vie ordinaire et pas foutue des gens normaux qui n’ont pas peur tout le temps. “

 

Mon avis : 

Année 1960. Ils avaient tout pour être heureux. Mariés depuis sept ans environ, ils ont acheté une ferme prospère, dans le cantal à une centaine de kilomètres de leurs familles. Des employés, trois enfants nés par césarienne, il est important ce détail, deux filles et un garçon qui grandissent heureux, du moins en apparence. Le père a pris en grippe son dernier. Le père est violent avec sa femme, et ce depuis leur mariage.

C’est elle qui nous raconte en premier, la peur au ventre. Il dort sur le banc après le repas et elle n’ose pas bouger par peur de le réveiller. Elle ne fera pas la vaisselle, n’étendra pas le linge. Un rien le rend furieux, les insultes pleuvent, les coups aussi. Elle se sent laide, il lui dit d’ailleurs, regarde ses enfants qui jouent dehors. Vie ordinaire d’une femme battue. Il n’y a que le dimanche que tout va bien puisqu’ils vont dans leurs familles. Là-bas, il n’a pas le dessus, il mange et se tait. 

Elle regarde ses enfants et sent qu’elle ne peut rien pour les protéger, c’est ce qui va la faire réagir, un dimanche.

Lui nous raconte quelques années plus tard. Il a réussi à récupérer la totalité de la ferme, reçoit ses enfants pour les vacances scolaires, n’aime toujours pas son fils, admire sa fille aînée. Il aime bien quand les gamines lui savonnent le dos dans le bain.

Il pense de temps en temps à son ex-épouse, se dit qu’elle était fainéante et sale. Elle tardait toujours pour les tâches ménagères ainsi que pour sa toilette. Il pense également à la femme rencontrée pendant son service militaire, alors qu’il était déjà fiancé. C’était une vraie femme, brillante, élégante, un regret. Il est apaisé maintenant.

Pour finir, sa deuxième fille revient aux sources, sur les lieux de son enfance, les lieux du calvaire, à la suite de la mort de son père. Elle ferme définitivement la maison.

J’ai lu ce roman il y a quelques temps et depuis j’étais incapable de donner mon avis. J’aime le style de l’auteure, les mots sont sobres, percutent, efficaces. C’est le sujet qui m’embarrassait. Les violences conjugales, dans les années 60, étaient, comment dire, habituelles et le monde n’en parlait pas, les médias non plus ou juste pour rire, interviewant les hommes qui expliquaient au micro des journalistes qu’une petite claque de temps en temps ne faisait pas de mal aux femmes. Maintenant les femmes violentées sont tuées si elles osent se rebeller. Était-ce pareil dans les années 60 ?

Roman pour dénoncer la situation actuelle, roman-témoignage ? Je ne sais pas mais j’ai, malgré cette écriture sublime, un sentiment de malaise, peut-être voulu par l’auteure.

 

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