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la vie de ma voix intérieure
  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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17 octobre 2023

Et vous passerez comme des vents fous

 

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Clara Arnaud

EAN : 9782330182250

384 pages

ACTES SUD (23/08/2023) 




4ème de couverture : 

Gaspard, un berger pyrénéen, s’apprête à remonter en estive avec ses brebis, hanté par l’accident tragique survenu la saison précédente. Dans le même temps, Alma, une jeune éthologue, rejoint le Centre national pour la biodiversité, avec le projet d’étudier le comportement des ours et d’élaborer des réponses adaptées à la prédation.

Sur les hauteurs, les deux trentenaires se croisent de loin en loin, totalement dévoués à leurs missions respectives. Mais bientôt les attaques d’une ourse les confrontent à leurs failles. Les audaces de la bête ravivent les peurs archaïques, révélant la crise du pastoralisme et cristallisant des visions irréconciliables de la montagne : elle devient l’ennemie à abattre.

Dans cette vallée où jadis le dressage des ours était une tradition, la réintroduction du plantigrade exacerbe les tensions. L’histoire de Jules, jeune saltimbanque parti faire fortune à New York avec son animal, à l’orée du XXe siècle, scande le récit principal et résonne puissamment avec le présent.

 

Extraits : 

“ Ici, l'exubérance du végétal faisait illusion, mais année après année, les sources tarissaient, les températures montaient, la canicule devenait la norme. Et les anciens lui avaient raconté les rivières surabondantes inexorablement converties en ruisseaux, l'herbe qui se raréfiait là-haut. “

 

“ L'estive recelait sa part d'imprévus, tout ce qui pouvait être anticipé était bon à prendre. “

 

“ Quand tu fais partie du décor quelque part, c'est que tu as gagné le pari. “

 

“ La montagne ne pardonnait pas. Il fallait de nouveau s'y frotter pour se forger un corps qui ne craignait ni les variations thermiques, ni l'humidité, ni les efforts lents des ascensions, ni les courses folles en descente. “

 

“ En estive, il était aux avant-postes des réalités climatiques, et il songeait souvent que même sa montagne deviendrait bientôt invivable. On était entré dans cette ère où l'on crèverait de chaud. “

 

“ La tradition voulait qu'on laisse toujours les arrivants faire leur expérience. La montagne faisait le tri, elle choisissait ceux qui méritaient de l'habiter. “

 

“ Accepter, cela faisait partie du pacte qu’on nouait avec la montagne. “

 

Mon avis : 

Trois personnages, une ourse et la montagne.

Gaspard, né dans la montagne, parti et revenu, est berger pour le compte des éleveurs de la région. Il monte à l’estive avec les troupeaux en début d’été. Il est considéré comme un étranger même s’il est né dans cette région. Son épouse et ses filles se sont adaptées à la vie locale, lui, a trouvé sa place, heureux avec les troupeaux dont il doit prendre soin avec l’aide des chiens. Il supporte difficilement le prélèvement des brebis par la Negra jusqu’au jour où son ami éleveur lui rappelle qu’il prend soin des animaux dans le seul but de les mener à l’abattoir.  Les anciens sont des sages. Il y a eu un accident, l'année précédente, en estive, et Gaspard doit faire face à ses terreurs et ses cauchemars.

Alma, la scientifique utopiste, engagée pour observer le comportement des ours et la cohabitation avec les humains. La montagne ne lui fait pas peur, elle est capable de bivouaquer dans des conditions extrêmes, il lui faut de l’air, du large. Elle n’est pas d’ici, la salope aux ours comme certains l’insultent, taguant au passage sa voiture. Elle cumule, étrangère et femme, défendant la cause de l’ours. Elle rencontre souvent Gaspard dans les hauteurs, moins souvent l’ourse et ses petits. Alma n’appartient pas à un lieu, elle s’adapte, la marginalité n’est pas loin.

Jules, un siècle auparavant qui rêve de devenir montreur d’ours. Il va enlever un petit dans sa tanière, une femelle, la dressera et partira avec elle aux Etats Unis. Jules qui, sans le savoir, remet les choses à leur place et démontre que l’humain peut vivre avec l’ours.

L’ourse, surnommée La Negra, majestueuse, arpente la montagne avec ses petits.  L’été avance, un petit a disparu et elle doit manger avant l’hibernation. Elle prélève des brebis.

Et  la montagne, grandiose, magnifique attirant les voyageurs épris de liberté qui, souvent, jettent l’ancre. Mais la montagne éprouve, emprisonne même, angoisse, peut terrifier, rend mélancolique et surtout ne pardonne pas. Les natifs le savent, laissent les nouveaux s’installer mais attendent au moins un hiver avant de les tolérer. 

C’est également un roman qui prend en compte le changement climatique et la difficulté des bergers qui doivent monter plus avec les troupeaux, pendant l’été, rendant l’estive dangereuse.

Lu dans le cadre d’une masse critique privilégiée. Merci aux Éditions Acte Sud (j'ai apprécié le marque-page personnalisé) et à Babelio.

 

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