En cas de forte chaleur
Maggie O’Farrell
Traductrice : Michèle Valencia
ISBN : 2714454356
Éditeur : Belfond (2014)
4ème de couverture :
Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan part acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Dans leur maison londonienne, Gretta, sa femme, s'interroge : quelle mouche a bien pu le piquer ? Doit-elle prévenir les enfants ?
À peine réunis, ces derniers tentent de prendre la situation en main : les placards sont retournés, les tiroirs vidés, chaque pièce fouillée en quête d'indices.
Mais, alors que le mystère autour de leur père s'épaissit, les vieilles rancoeurs ressurgissent. L'aîné en a assez : pourquoi est-ce toujours à lui de prendre en charge sa famille ? Quant aux deux soeurs, jadis si proches, quel événement a brisé leur lien, si terrible que la cadette a décidé de mettre un océan entre elles ? Et Gretta, a-t-elle vraiment tout dit ?
Extraits :
“Se contentant de vivre , elle accomplissait les petits gestes de la vie quotidienne. Elle tâchait de continuer à s'en tirer à bon compte.”
“Ce qu'il trouve le plus difficile à supporter dans la vie de famille, c'est que, au moment où on croit enfin avoir prise sur les choses, elles changent.”
“Ce qu’elle cherchait, c’était l’étincelle qui embraserait sa vie en y insufflant action, transformation, mouvement. Pourtant jusque-là, rien n’y était parvenu.”
“Le mal du pays, peut vraiment vous rendre malade, fou de nostalgie.”
Mon avis :
La canicule de l’été 1976 contribue à plomber l’ambiance : tout est ralentit, lourd. Robert part chercher son journal comme tous les matins mais ne revient pas. Sa femme Gretta prévient ses trois enfants et la famille se retrouve réunit dans la maison familiale. Chaque enfant en profite pour faire le point sur sa vie, se remettre en question, décider de changer ou continuer. Les brouilles sont présentes, insidieuses et tournent dans cet air vicié. Gretta est toujours là pour leur donner des leçons de moral, la religion comme guide de vie, la réputation auprès du voisinage est importante. Et pourtant, Gretta a beaucoup de secrets et elle va être obligée de les révéler à ses enfants. La différence d’Aoife, la troisième fille, n’est qu’un alibi pour toute cette famille. La vérité est bien plus cruelle pour ces irlandais expatriés. D’ailleurs, pourquoi ne pas retourner sur les terres natales, puisque d’après une cousine restée là-bas, Robert a été vu sortant d’un couvent. Un retour aux sources ? Une volonté du père ? Encore une fois on peut se rendre compte que les secrets de famille ont la peau dure et la vérité est personnelle et adaptée à chaque membre de cette famille. Une très belle histoire. C’est quand même bizarre que je me sente plus proche de l’Irlande que de la Bretagne. Un mystère, un secret ? Affaire à suivre !