Le chant de la Tamassee
Traductrice : Isabelle Reinharez
ISBN : 2021109844
Éditeur : EDITIONS DU SEUIL (2016)
4ème de couverture :
La Tamassee, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act, dessine une frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Ruth Kowalsky, 12 ans, venue pique-niquer en famille sur sa rive, fait le pari de poser un pied dans chaque État et se noie. Les plongeurs du cru ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d’une chute. Inconscient des dangers encourus, son père décide de faire installer un barrage amovible qui permettra de détourner le cours de l’eau. Les environnementalistes locaux s’y opposent : l’opération perturbera l’état naturel de leur rivière, qui bénéficie du label « sauvage ». Les deux camps s'affrontent violemment tandis que le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et que des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant apparaissent…
Le Chant de la Tamassee, deuxième roman de Ron Rash – publié aux États-Unis avant Le Monde à l’endroit –, est le plus représentatif de l’engagement de l’auteur pour la protection de l’environnement. Tout en décrivant un drame humain déchirant, il y rend hommage à ses références avouées, Peter Matthiessen et Edward Abbey.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash est un poète, auteur de cinq recueils de nouvelles et de six romans, tous lauréats de prestigieux prix dont le O. Henry Prize et le Frank O’Connor Award (pour Incandescences). Le Chant de la Tamassee a reçu le Weatherford Award et le SEBA Award du meilleur roman. Ron Rash est titulaire de la chaire John Parris d’Appalachian Studies à la Western Carolina University.
Extraits :
“C’est agréable de savoir qu’il existe dans le monde quelque chose qui n’est pas dénaturé. Quelque chose qu’on ne peut ni acheter ni couper en morceaux pour que quelqu’un en tire de l’argent.”
“Oublier comme pardonner, ne faisait que brouiller les choses.”
Mon avis :
Ruth 12 ans meurt noyée dans une rivière de campagne lors d’un pique-nique familial. Son corps est coincé sous un rocher et les sauveteurs locaux n’ont pas réussi à le dégager. La rivière se trouve dans la campagne profonde et les habitants tiennent à leur rivière protégée. Le père de Ruth décide de faire installer un barrage amovible pour récupérer le corps de sa fille et ainsi lui offrir une sépulture digne de ce nom. La bagarre commence entre les différents protagonistes : d’un côté, ceux qui comprennent la famille de Ruth et aimeraient bien les aider, de l’autre les puristes qui refusent de toucher et d’abîmer leur rivière. Parmi ces derniers un homme venu habiter la région quelques années auparavant, écologiste pur et dur et légèrement extrémiste en ce sens. Les extrêmes, voilà ce qui va déclencher une sacrée guerre et alerter les médias. Maggie photographe, originaire de ce coin de campagne est envoyée avec Allen son collègue journaliste pour suivre les évènements et derniers rebondissements. En parallèle de cette histoire, Maggie doit régler les comptes avec son passé et essayer de se réconcilier avec son père qui meurt d’un cancer. Le décor est posé et comme partout ailleurs tout le monde parle pour donner son avis et personne n’écoute. Il y aura des dégâts, trop de monde au bord de cette rivière, il y aura des tragédies supplémentaires. Un récit passionnant, tellement passionnant que j’en ai oublié de noter des extraits.