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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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26 juin 2021

Ce matin-là

 

Ce matin-là par Josse

Gaëlle Josse

EAN : 9782882506696

215 pages

Éditeur : NOTABILIA (01/01/2021)

 

4ème de couverture :

Un matin, tout lâche pour Clara, jeune femme compétente, efficace. Investie dans la société de crédit qui l'emploie. Elle ne retournera pas travailler. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s’ouvrent devant elle.

Pour relancer le cours de sa vie, il lui faudra des ruptures, de l’amitié, et aussi remonter à la source vive de l’enfance.

Ce matin-là, c’est une mosaïque qui se dévoile, l’histoire simple d’une vie qui a perdu son unité, son allant, son élan, et qui cherche comment être enfin à sa juste place.

Qui ne s’est senti, un jour, tenté d’abandonner la course ?

Une histoire minuscule et universelle, qui interroge chacun de nous sur nos choix, nos désirs, et sur la façon dont il nous faut parfois réinventer nos vies pour pouvoir continuer.

 

Extraits :

“La vie serait-elle autre chose qu'éviter les frottements trop rugueux avec autrui ?”

 

“C'est le froid qui la réveille, une sueur qui lui glace la peau, lui serre le cou”.

 

“Tout donner. Elle repense à cette expression, une de celles qu’on entend partout, qu’il s’agisse d’une performance sportive ou d’un enjeu bien plus modeste. Depuis toujours, oui, faire bien, sans calculer, sans s’économiser, en petite fille sérieuse qui guette l’approbation, le sourire, la récompense. Un goût amer, là dans la bouche.”

 

“Une rage sourde, mauvaise, monte en elle et elle s'efforce de la contenir.”

 

“Au bord du jour, une certitude, une seule, gagne du terrain et s'accroche : aujourd'hui, elle n'ira pas travailler.”

 

“Le murmure d'un affaissement.”

 

“Elle se dit que, parfois, la joie ressemble à un peu de lumière qui danse.”

 

“Elle repense à ce qu’elle est aujourd’hui, une âme défaite, une âme épuisée, fourvoyée. Elle veut appartenir à nouveau au souffle de la vie, quitter les rives du ressassement, des pensées mâchées et remâchées qui ferment son horizon. Ce qu’elle craint, c’est d'éprouver la haine, l’acidité de l’échec, l’amertume qui voile le regard, soude les mâchoires et écrase les commissures des lèvres. Elle craint l’indifférence, l’anesthésie, ce double vitrage entre la vie et elle.”

 

Mon avis :

C’est la voiture, ce matin-là, qui donne un coup de pouce au destin, elle ne démarre pas. Clara craque, sans savoir pourquoi. En sanglots, elle s’affaisse, tombe, chute dans ce gouffre. Quelqu'un vient de tirer un rideau opaque sur sa vie, c’est l’effondrement. Incapable du moindre mouvement, du moindre appel à l’aide, sa seule certitude est qu’elle ne retournera pas travailler. Le murmure d’un affaissement.

Il y a les médecins à qui Clara doit expliquer, la famille et les amis qui ne comprennent pas, Clara est une battante, une guerrière, une solide.

Clara, elle, voudrait juste pouvoir respirer sans blocage à mi-parcours avec la sensation d’avoir un fil barbelé sous les côtes. Elle n’arrive plus à dire les mots du quotidien, elle a perdu la notion de temps et d’espace. Il y a les bouffées d’angoisse, les réveils soudains avec la sueur qui lui glace la peau, lui serre le cou.

Armée d'un arrêt de travail à durée indéterminée, bourrée d'anxiolytiques dans un premier temps, Clara doit trouver le psy qui pourra l’aider, celui avec qui elle peut avancer.

Son amoureux la quitte, il ne la reconnaît pas, Clara est devenue une île hérissée de rochers, on n’y aborde pas sans dommage.

Il y a le retour dans le passé, proche dans un premier temps et Clara se souvient de cette grande lassitude qui l’avait envahie, ce ressort détendu et cette petite voix qui lui disait : ça va passer.

L’avc de son père, plus lointain, avec une mère sidérée, et l’obligation pour elle de tout gérer et de changer ses choix de vie pour rester auprès d’eux.

L’accident avec son frère et la maladresse de son père qui décidera de l'avenir de cette famille, puis plus loin les retours dans l’enfance où l'on occulte ce qui fait mal.

Son lit reste un refuge même si Clara s’oblige à sortir un peu.

De temps en temps, Clara aperçoit cette lumière qui danse et vers qui elle aimerait aller. Chaque tentative de remontée est accompagnée d’une rechute. Clara s’accroche. Sa meilleure amie l’invite à la campagne. Elle se dit qu’il y a des êtres, comme, ça, qui ont ce talent, ce don d’éclairer, d’alléger la vie de ceux qui le côtoient, son amie fait partie de ces gens-là.

Une parenthèse, une pause qui facilite l'introspection et  Clara observe. Elle aurait envie de retrouver une nuit entière, sans sursauts dans le sommeil, sans pensées qui harcèlent, sans paniques soudaines, une nuit amie. Elle a envie de rentrer chez elle, première envie depuis bien longtemps.

Clara ne lâche rien. De mieux en moins bien, elle revient à la vie et nous offre ce message d’espoir qu’il existe cette rive quelque part. Impression fragile mais têtue.

Avec le temps.

À ceux qui tombent, écrit l’auteure. Merci.

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Commentaires
E
c'est l'impression que j'ai en le lisant... Elle y consacre trop peu de pages, car la remontée est extrêmement dure et on a des "séquelles" longtemps après.<br /> <br /> Là on a le sentiment que c'est facile et qu'elle est presque privilégiée, tout le monde ne connaît pas une famille avec une ferme près de la Nature :-)
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E
je l'ai beaucoup aimé car elle décrit bien le burn out et tout ce qui est autour, la famille les amis... Et la difficulté de sortir du lit devenu un refuge.<br /> <br /> Le seul bémol: j'ai trouvé "la remontée" trop rapide et trop facile...
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