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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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30 mars 2022

Travailler à armes égales

 

 

 

 

Travailler à armes égales - Souffrance au travail : comment réagir par Pezé

Marie Pezé

Nicolas Sandret

Rachel Saada

EAN : 9782744064289

224 pages

PEARSON (22/04/2011) 



4ème de couverture :

Auteur très médiatisée de "Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés", Marie Pezé nous propose une nouvelle réflexion sur le travail, notamment sur ses aspects positifs pour la construction de soi, et donne des outils à ceux qui sont en souffrance et veulent en sortir.

 

Extraits :

“Le monde du travail est l’espace social qui nous oblige à sortir de nous-mêmes, à interagir, partager et nous confronter avec tous les autres?”

 

“La souffrance au travail a désormais envahi le paysage, jusqu’à la nausée.”

 

“Sommes-nous quittes de nos petits silences quotidiens, de nos petites cécités, de nos têtes tournées ailleurs quand il faudrait regarder? Sommes-nous indemnes de nos petits consentements?”

 

 “Il règne dans ce pays une conviction managériale reposant sur la certitude qu’un salarié heureux risquerait de s’endormir et qu’il faut entretenir sa «précarité subjective», l’empêcher de se stabiliser dans son travail, spatialement, géographiquement, émotionnellement, collectivement.”

 

“Surmonter sa peur, c’est aussi connaître ses droits.”

 

“Se défendre implique d’accomplir une démarche volontaire, individuelle.”

 

“Celui qui travaille va devoir comprendre la fausse reconnaissance désormais accolée au travail, créée pour mieux le duper. Celui qui travaille n’obtient jamais la réciproque de ce à quoi il consent, de ce qu’il donne corps et âme à son entreprise. Seul le travail le lui rend bien.”

 

“Pour trouver des conditions propices à la reconnaissance de leurs qualités professionnelles, ou le plus souvent par peur de perdre leur poste, de nombreux salariés doivent « faire avec » une organisation du travail banalisant le cynisme ordinaire, et en faisant même preuve de force de caractère, de courage. « Autrefois défini comme vertu ancrée dans l’affectivité, le courage est aujourd’hui conçu comme simple compétence au sein des nouvelles organisations du travail et de la société.”

 

“Comment être courageux et s’opposer à des organisations du travail maltraitantes si on est seul et incapable de décrire sa souffrance autrement que par le concept de harcèlement ? Où trouver le temps de penser son travail, alors que l’on est jeté dans la course au dépassement de soi ? Entrepreneur de soi-même, mais seul dans la multitude ?”

 

“Comment demander au salarié qui s’effondre à son poste pourquoi il n’est pas parti plus tôt, alors que démissionner en France entraîne la perte des droits sociaux ?”

 

“Difficile de ne pas s’interroger sur ces organisations du travail matricielles qui imposent partout la même brutalité et entraînent les mêmes ravages.”

 

 “Vous allez au travail avec angoisse, parce que vous savez que vous ne parlerez à personne et que personne ne vous parlera.”

 

“Travailler, ce n’est donc pas seulement produire, c’est se transformer soi-même.”

 

“Dans ces temps de solitude, surtout dans les grandes villes, si vous êtes en difficulté au travail, cherchez un appui pour ne pas tomber. Dans l’entreprise, parlez-en au médecin du travail, aux délégués du personnel, aux délégués syndicaux, aux membres du CHSCT, aux ressources humaines, à votre manager. En dehors, aux amis, à la famille, à votre généraliste. Allez consulter, n’essayez pas de tenir à tout prix.”

 

 “L’univers de travail devrait être fait de régulation, de répartition des places et des rôles autour de l’activité réelle de travail et non pas autour d’objectifs quantitatifs ou de savoir-être comportementaux.”

 

Mon avis :

Cela fait quelques années que je n’ai plus l’impression de partir travailler chaque matin, mais plutôt de partir mener une bataille psychologique, pour ne pas dire une guerre, et le titre de ce livre a tendance à me donner raison sur ce point. Ce n’est pas le travail en lui-même qui fait peur, mais les conditions, l’ambiance, les injonctions contradictoires, les réorganisations, les fameux tableaux excel des statistiques et la violence invisible qui envahit les locaux. Les managers sont formés de la même façon et doivent terroriser et faire pression sur les équipes qu’ils doivent gérer, quitte à harceler un collaborateur pour que les autres deviennent moutons. Ce procédé fonctionne encore très bien. 

Les auteurs expliquent, dissèquent ce procédé et donnent des conseils pour y faire face et s’en sortir sans trop de dommages. Mais généralement quand un employé ou même un responsable ne rentrant pas dans le moule, se trouve dans une situation difficile, manipulé, harcelé, mis au placard, il n’a pas les bons réflexes, culpabilise, essaie de tenir, de rester dans la maîtrise, se retrouve seul et n’en parle à personne. Quand, dans un sursaut de survie, il tente de se défendre, il est souvent trop tard car il n’a pas les preuves de ce qu’il avance et ne peut compter sur le témoignage de ses collègues qui souvent préfèrent baisser le regard, soulagés de ne pas être à sa place. On leur demande de ne plus adresser la parole à cette personne, ils s’exécutent et même parfois avec zèle. 

Les auteurs nous expliquent l’importance de ne pas rester sans rien faire et d’être solidaire quand on est le témoin de tels comportements. Vous êtes peut-être le prochain sur la liste.

Les témoignages sont particulièrement insupportables, les conseils des professionnels avisés. Les annexes du livre sont éloquentes avec les indicateurs de souffrance au travail,  les acteurs de prévention et de prise en charge.

C’est un livre bien utile qui arrive souvent trop tard dans la vie des travailleurs. 

 

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Commentaires
C
Depuis mon arrivée en région centre j'ai appris à connaître la traitrise, les mentis , la félonie des collègues te faisant un grand sourire , arrangeant ton col , main sur l'épaule , cette gestuelle de faux culs je suis donc devenu imperméable provoquant un flot d'insultes pour me faire craquer. La région parisienne ne connait pas cette manière d'agir du moins en mon temps actif où il y avait une hiérarchie reconnue type gendarmerie .Pour exister en campagne faut écouter , aller dans le sens de ton voisin , t'apercevant qu'il te débines tu ne dis plus rien et il s'étonne : "alors il fait la gueule" je ne suis pas habitué à entendre il pour me parler il c'est impersonnel donc considéré comme rien , un objet , un animal , après le il , c'est le vouvoiement, étant un adepte du tutoiement comme au temps de la révolution française le "vous" pour la noblesse Parfois utilisé pour désavouer un collègue inférieur en grade en entreprise , tutoiement réservé aux gens sûrs Toujours est' il que depuis cocovide nous ne voyons plus personne et pourtant les cancans vont bon train au village La moindre rencontre sur un chemin de champs c'est pour entendre du négatif .Remède sortir le matin puis en soirée lézarder au jardin en journée .
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E
je n'arrive plus à lire ce genre de livres... probablement parce que cela arrive trop tard, quand on est bien consumé :-)
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