De sang et d'encre
Claude Demanuelli (Traducteur)
EAN : 978B08BNF7QXF
Éditeur : LE CHERCHE MIDI (17/09/2020)
4ème de couverture :
2017, Londres. Professeur d'université proche de la retraite, Helen Watt est contactée par un ancien élève afin de venir étudier des documents en hébreu récemment découverts dans une maison du XVIIe siècle. Très vite, elle est intriguée par l'auteur de ces manuscrits, un certain « Aleph », dont elle va vouloir déterminer l'identité.
1660, Amsterdam. Ester Velasquez est une femme d'une intelligence et d'une culture exceptionnelles. Secrétaire bien-aimée d'un rabbin aveugle fuyant l'Inquisition espagnole, elle le suit à travers l'Europe et jusqu'à Londres, au moment où la ville est touchée par la peste.
Récit à la construction étourdissante, louvoyant entre les lieux et les époques, De sang et d'encre est aussi une brillante méditation sur la religion, la philosophie, et la place de la femme dans l'Histoire.
Extraits :
“Qu'il me soit permis de faire une nouvelle tentative, dans l'espoir, cette fois-ci, de dire la vérité. Car, dans le silence de l'encre qui mord sur le papier, là où la vérité devrait se manifester et parler sans crainte, pendant longtemps, j'ai menti.”
“Une chose pourtant la surprend, le sentiment de danger et de liberté qu'elle éprouve au contact de cette foule.”
“Les traits réguliers et le teint pâle d’un visage anglais privilégié, lavé de tout ce qui pouvait ressembler à une émotion.”
“S’il était remarquablement doué en matière de promesse, il semblait bien avoir promis plus qu’il ne pouvait tenir.
“Qu’elle essaie donc de pénétrer son silence à lui, pour une fois.”
“Ne sous-estimez jamais la passion d’un esprit solitaire.”
Mon avis :
Helen ne se souvient pas vraiment de cet ancien étudiant qui lui demande de l’aide. En faisant des travaux dans une vieille maison de famille, il a trouvé des documents anciens en hébreu. Avec l’aide d’Aaron qui ressemble à son amour de jeunesse, ce qui l’énerve, elle accepte d’étudier ces documents.
L’enquête commence pour Helen et Aaron. Ils ont des vies personnelles compliquées, des rapports distants qui s’expliquent par la différence d’âge, Helen est une femme vieillissante proche de la retraite, Aaron un jeune homme qui n’arrive pas à écrire son mémoire et qui vit une relation épistolaire depuis que son amie est partie.
En 1660, la vie d’Ester est bien plus passionnante. Elle écrit pour le rabbin aveugle et elle a obtenu ce statut parce que son frère a refusé de le faire, puis il est mort dans une rixe. Il ne supportait plus la culpabilité de la mort de ses parents. Ces derniers ont élevé leurs enfants en prônant une certaine tolérance vis à vis de la religion, surtout leur mère, et en permettant à leur fille d’étudier. Et puis il y a eu cet incendie et ce départ pour Londres pour fuir l’inquisition.
Le récit alterne les époques et la vie de ces deux femmes qui sont bien plus proches qu’on peut le penser. L’histoire est passionnante mais il faut rester concentré. Il y a beaucoup de descriptions qui ont leur importance.
Je ne suis pas une spécialiste en histoire mais j’ai apprécié ce roman dense et surtout le destin d’Ester. Cette jeune femme était exceptionnelle.
La place des femmes dans notre société quelque soit l’époque sera toujours une source d’inspiration pour les écrivains et j’adore ça.
Merci à Masse critique de Babelio et les Éditions Cherche-Midi pour cette belle découverte.