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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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26 février 2018

Le château de verre

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Jeannette Walls

Bella Arman (Traducteur)

ISBN : 2221099389

Éditeur : ROBERT LAFFONT (03/01/2008)





4ème de couverture :

 

Jeannette Walls est connue du Tout New York : chroniqueuse mondaine, elle évolue dans le monde des célébrités. Qui pourrait imaginer qu'elle a passé ses premières années dans la misère la plus sordide? - que son enfance a été une lutte continuelle pour survivre, marquée par un père et une mère d'une excentricité absolue? Amoureux des arts et des lettres, sublimes de fantaisie, les parents Walls sont aussi des marginaux d'un égoïsme criminel. Mathématicien et bricoleur inspiré, le père caresse un rêve fou : bâtir une maison de verre dans le désert. Mais il noie ses projets dans l'alcool. La mère écrit, peint, déclame de la poésie. Son bien-être ne l'intéresse pas. Celui de sa progéniture non plus. Fuyant la misère, la famille doit sillonner l'Amérique. En permanence, les enfants Walls sont confrontés au froid, à la faim, au danger.



Extraits :

 

“Je sais, mais si je ne vais pas bien, ça ira bien quand même.”

“Je vivais dans un monde qui pouvait s'embraser à tout moment. Le genre de connaissance qui vous laisse sur vos gardes pour toujours.”

“Ne vous en faites pas, Dieu est compréhensif, disait maman. Il sait que votre père est une croix qu'il nous faut porter.”

“- Ne sois pas triste, maman. J'écrirai.

- Je n'ai pas peur de ton absence. Ce n'est pas cela. Ce qui me rend triste, c'est que tu vas à New York alors que moi, je suis coincée ici. Ce n'est pas juste.”

“Tout le monde trouvait que j’étais quelqu’un de normal. Cela me faisait bizarre.”



Mon avis :

 

Je n’avais pas envie de sortir de cette histoire et je ne sais pas comment vous donner envie de la lire. Le récit de Jeannette n’est pas très gai pour nous lecteur mais il n’est pas non plus triste pour la fratrie de cette famille. Il est. C’est l’enfance de Jeannette, Lori, Brian et Maureen avec leurs parents Rose Mary et Rex.

Jeannette aurait pu continuer sa vie, comme ça, en gardant ses souvenirs, mais chroniqueuse mondaine, elle se rend à une soirée quand elle voit sa mère fouiller dans une benne-à-ordures. Choquée elle fait demi-tour et rentre chez elle. Entre la honte, la colère, la peur, elle entreprend ce récit avec les encouragements et la présence réconfortante de son frère Brian.

Ses premiers souvenirs remontent à ses trois ans. Elle est juchée sur une chaise et fait cuire des saucisses pour son repas. La casserole tombe, elle est brûlée et passera des semaines à l’hôpital pour ses soins. Elle partira en catimini avec son père car il ne peut payer la facture des soins.

Rose Mary la mère, issue d’une famille bourgeoise ne supporte pas les contraintes.  Elle se dit artiste, peint et écrit. Elle dit que les gens se font trop de souci à propos de leurs enfants et qu’il est bien de souffrir quand on est jeune. Rose Mary a grandi dans le désert.

Le père Rex vient des montagnes, de Virginie Occidentale, je crois, de Welch, patelin boueux et glacial et d’une famille d’alcooliques. Il est doué pourtant, brillant mathématicien. Mais aussi alcoolique.

La famille déménage à peu près quatre fois par an, la plupart du temps en se sauvant pour une facture impayée, la police qui poursuit le père ou les services sociaux qui commencent à s’intéresser à eux.

Ils vivent dans des cabanes, les lits des enfants sont en carton, ils ont faim et froid et souvent sont en danger.

Rex ne garde aucun boulot et Rose Mary enseignante refuse de travailler car elle a l’impression de beaucoup s’occuper des autres et pas assez d’elle.

Quand la grand-mère maternelle décède, ils héritent d’une maison, grande et confortable qu’ils arriveront à rendre insalubre en très peu de temps. Les enfants, pourtant ont cru à une trêve, une normalité, une stabilité. Les services sociaux arrivent et ils fuient une fois de plus.

Ils décident de se rendre à Welch sans un sou en poche. Le père, après des mois de péripéties chez sa mère, achète une masure, sans électricité, sans eau courante, sans commodités avec un toit qui fuit et Brian sera obligé de dormir sous des bâches pendant des années. La cabane a trois pièces et les parents ont choisi celle du milieu avec le poêle, la cuisine est dangereuse, et l’autre pièce est la chambre des enfants. Le trou des sanitaires est en dessous de la maison.

Jeannette essayera toujours d’améliorer leur quotidien, malgré la faim qui lui tenaille le ventre et le froid. Brian et elle seront obligés de fouiller dans les poubelles de l’école pour avoir une chance de se nourrir. Ils sont sales, habillés de fripes.

Quand ils ont trop faim et à plusieurs reprises dans leur enfance ils demandent à leur mère de trouver un travail. Mais Lori et Jeannette sont obligées de corriger les copies et de préparer les cours. Elles sont pauvres mais cultivées. Malheureusement la mère quitte toujours ses postes d’enseignante.

Rex et Rose Mary sont des marginaux irresponsables et immatures qui aiment leurs enfants. On peut rajouter l’égoïsme aussi car dans une période où toute la famille à faim, les enfants découvrent que leur mère cache de grandes barres chocolatées dans son lit. De toute façon, même quand les parents travaillent, ils dépensent l’argent à leur usage personnel et pas pour le confort de leurs enfants.

Lycéenne, Jeannette planifie le départ  ou plutôt la fuite de Lori à New York. Avec Brian ils ont économisé l’argent qu’ils ont mis dans une tirelire. Oui, oui, ils ne s’attendaient pas à ce que leur père casse la tirelire et vole l’argent. Ils vont de nouveau économiser et partir chacun leur tour. Lori d’abord puis Jeannette et Brian. Ils feront venir Maureen aussi.

Ils s’organisent, trouvent du boulot, on est dans les années 70, un appartement et savourent de manger à leur faim, de pouvoir prendre une douche, de se coucher dans un vrai lit. Le vrai luxe est là.

Quand on a des parents immatures et irresponsables tels que ceux-là, vous portez en vous un sentiment d’insécurité toute votre vie. Le genre de connaissances qui vous laissent sur vos gardes pour toujours dit Jeannette.

Quand on a des parents irresponsables et immatures tels que ceux-là, n’espérez pas que même en fuyant à l’autre bout du pays vous allez vous en débarrasser. Non, non, non, ils vous rejoindront, croyez-moi ! Jamais ils ne lâcheront leurs enfants qui les ont pris en charge très tôt.

Ce récit est plein de rage, d’incompréhension mais aussi d’amour et de résilience.

La forte personnalité de Jeannette fait que la fratrie s’en sortira. Enfin presque. La petite dernière Maureen deviendra comme ses parents cumulant l’irresponsabilité, la fainéantise, l’alcoolisme. Les parents sans leurs enfants deviendront des sans-abris. et Malgré tout ce que je vous ai raconté, vous pouvez lire ce témoignage car d’une enfance pareille on en sort différent mais plus fort.

 

Récit sublime.






 

 

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