Nos rêves de pauvres
ISBN : 2266281321
Éditeur : POCKET (01/03/2018)
4ème de couverture :
Nos rêves de pauvres, c’est d’abord l’histoire de la famille Dendoune. Une histoire qui commence en 1950, quand le papa, berger kabyle, débarque seul en région parisienne le ventre vide, mais des envies de bosser plein les mains et le coeur rempli d’ambitions pour tous les siens. Une histoire qui se prolonge dans une cité HLM de L’Île saint-Denis, où la maman se bat pour que ses neuf enfants ne manquent de rien. Les petits Dendoune grandissent et leurs rêves aussi. nadir, le plus jeune, rêve de trains électriques, de cours de tennis, mais aussi d’une police pour tous… Pas simple d’avoir des rêves de riches quand on a une vie de pauvres. Nadir Dendoune raconte ses parents, leur courage, leur amour, mais aussi leur culture. Cette culture de pauvres à laquelle il est si attaché. L’histoire du clan Dendoune, c’est une histoire universelle, une histoire française.
Extraits :
“C'était difficile d'avoir des rêves de riches quand mes parents avaient une vie de pauvres.”
“Depuis, avec maman, je suis toujours à la hauteur. Il n'y a sans doute qu'avec elle que je suis à la hauteur. J'ai jamais eu le mode d'emploi pour être au top avec les autres.” |
“J’arrivais à m’évader dans des endroits où les cris sont moins forts, où la haine est moins présente et où la vie est paisible.”
Mon avis :
J’ai choisi ce livre pour mes souvenirs de gosse. J’ai grandi dans une cité HLM où plutôt, à l’époque, une cité ouvrière. Mes copains et copines étaient de toutes nationalités, cultures, couleurs, un seul critère était semblable : la misère. Nous jouions alors tous ensemble dans la cité avec un unique vélo ou une unique paire de patins à roulettes, nous lisions têtes contre têtes une bd trouvée par là pendant que nos parents vivaient leurs galères dans le respect des autres.
Le ressenti de cette enfance est différent pour l’auteur. Ses mots sont violents, haineux. Il est français et pourtant est persuadé que les autres le voient comme un gnoule.
Forcément son vécu scolaire est à la mesure de sa haine. Les relations avec les filles, pas des maghrébines qui ressemblaient trop à ses soeurs, sont dans la même veine : “j'avais mis la langue direct comme les acteurs faisaient dans les films de boules et d’épée, et la nana avait trouvé ça dégueulasse. La conne…” ou bien : “Derrière un arbre, elle m’avait dit : embrasse-moi. La chaudasse.”
Ça c’est fait.
Malgré des parents adorables, sa rage grandit avec la salle de la cité ouverte pour les jeunes qui devient la salle des séniors.
Puis quand il devient un voyou, il n’assume pas ses actes : “Un bougnoule reste un bougnoule : il n’a pas le droit à l’erreur. Son fils à elle, 100 % pur porc, était bien entendu 100 % innocent !”
Ah oui, il n’aime pas trop les français non plus : “Des colons français bien installés avec leurs privilèges, qui s’étaient gavés sur le dos des autochtones et s’étaient étonnés ensuite que les algériens veuillent les foutre à la porte. Aujourd'hui, ils pleurnichent parce que leur pays, que nos parents ont construit à la sueur de leur front, ne ressemble plus à la France de Jeanne la pucelle, mais n’est-ce pas un juste retour des choses ?”
Hé Nadir, vous êtes français bordel !
Alors vous pouvez grimper l’Everest, servir de bouclier humain en Irak, parcourir l’Australie en vélo, vous n’êtes une belle personne que quand vous parlez de votre maman. Parce que là vous oubliez votre haine, votre rage et c’est beau.
Quel dommage ! L’auteur n’a pas le recul nécessaire pour raconter sa famille. Beaucoup de répétitions.
Merci à Masse critique de Babelio et les Éditions Pocket.