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  • Certains humains sont plus doués que d’autres. Certains sont faits pour accomplir. D’autres pour détruire. D’autres pour sauver. Mais la plupart des humains ne sont pas faits pour quoi que ce soit. Thomas Vinau
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11 août 2021

Vanda

 

Vanda par Brunet

 

Marion Brunet

EAN : 9782253904465

224 pages

Éditeur : LE LIVRE DE POCHE (03/03/2021)





4ème de couverture :

Personne ne connaît vraiment Vanda, cette fille un peu paumée qui vit seule avec son fils Noé dans un cabanon au bord de l'eau, en marge de la ville. Une dizaine d'année plus tôt elle se rêvait artiste, mais elle est devenue femme de ménage en hôpital psychiatrique.

Entre Vanda et son gamin de six ans, qu'elle protège comme une louve, couve un amour fou qui exclut tout compromis. Alors quand Simon, le père de l'enfant, fait soudain irruption dans leur vie après sept ans d'absence, l'univers instable que Vanda s'est construit vacille. Et la rage qu'elle retient menace d'exploser.



Extraits :

"Ce bar, c’est une fausse famille à force, des gens avec qui rire sans en avoir vraiment envie, des ivrognes qui deviennent plus familiers que les cousins avec qui on faisait les marioles ou que ses propres gosses."

 

"Ici, il y en a d’autres qui lui ressemblent, des abîmés qui ont oublié de vieillir."

 

"Elle est de ces gens dont on pense qu’ils sont nés adultes, ici et maintenant, même immatures. Les failles sont palpables, la fragilité évidente."

 

"Ce sont des galériens et elle partage avec eux un peu de cette marge qui ici devient la norme à force de déclin."

 

"Elle est de ces gens dont on pense qu’ils sont nés adultes, ici et maintenant, même immatures. Les failles sont palpables, la fragilité évidente."

 

"Ici l’interdit est mouvant, s’éclipse au profit du légitime, parfois par contumace."

 

"Elle lui ressemble parfois, mais l’idée même lui est insupportable. Vivre loin d’elle, c’est bien."

 

"On peut mourir au soleil comme partout, on peut souffrir sous le bleu, mais les gens auront toujours du mal à le croire."



Mon avis :

Quand Vanda, un peu saoule, voire beaucoup, aperçoit son ex Simon dans ce bar, elle a un choc. Plus de six ans qu’ils se sont quittés et qu’elle ne l’a pas revu. Elle sait à ce moment que son monde risque de s’effondrer, Simon ne sait pas qu’il est le père de Noé, son fils. Elle préfère partir, en titubant rejoint sa voiture. Elle roule en direction de la plage, elle habite un cabanon. En arrivant elle ouvre le coffre et sort du duvet dépassant un petit garçon, son petit garçon endormi, Noé dit le Bulot.

Une pièce désordonnée, peu entretenue, une douche bricolée, un évier deux lits, une table basse encombrée d’assiettes sales, de mégots et autres déchets.

Vanda est une jeune femme qui vit dans la précarité sur une plage de Marseille. Elle a fui sa mère négligente avec une libido débordante, les moqueries des enfants du village de Bretagne où elle a grandi. Tatouée, aimant la fête, l’alcool et la fumette, agressive parfois, elle protège son petit comme une louve. Elle n’a peut être pas les bons gestes, s’énerve souvent mais elle aime Noé d’un amour inconditionnel. Sa vieille voiture lui a permis de trouver un boulot de femme de ménage dans un service de psychiatrie de l’hôpital au nord de Marseille. Elle est bienveillante avec les patients, ne s'attarde pas trop avec ses collègues qui, comme elle, enchaînent les contrats précaires.

Vanda est toujours en équilibre sur le fil de  la normalité. La normalité de Simon, par exemple, qui la trouvait sensuelle et l’aimait comme un fou mais ne la présentait pas à sa mère, à sa famille.

Simon, lui, est revenu à Marseille car sa mère est décédée. Il a un bon métier et une compagne sur Paris. Il fréquente des gens élégants, instruits, qui font attention au regard des autres. Chloé ne veut pas d’enfant, alors quand il apprend qu’il est le père du Bulot, il tente de se rapprocher de lui et Vanda. Pas pour semer la pagaille, juste pour apprendre à connaître son enfant et pourquoi pas lui apporter un peu de confort.

Mais la vie dérape pour Vanda à ce moment-là. Sa voiture tombe en panne et elle a plus de deux heures de transport en commun pour aller travailler et revenir à l’école. Toujours en retard, l’institutrice la menace de prévenir les services sociaux. Puis les soignants de son service décident de faire grève et l'entraînent dans une manifestation. Prise en photo, elle apparaît faisant face aux forces de l’ordre, sur la première page du journal local. Elle perd sa place à l’hôpital, son contrat ne sera pas renouvelé.

Vanda n’est pas le personnage d’un roman, plutôt celui d’une évaluation faite par un travailleur social, le reflet de jeunes femmes de notre monde qui se battent seules avec leurs enfants pour survivre.

L’auteure, avec un style percutant,  dresse un portrait sans complaisance de notre société actuelle entre les révoltes, les restrictions, les injustices, les violences policières, la précarité, la situation des femmes et des enfants pauvres.

Je me suis attachée à Vanda et son Bulot. Une bulle d’amour imparfaite dans un monde imparfait. Ils resteront longtemps dans mon cœur, Simon aussi qui ne voulait qu’une petite place dans leur vie.

 

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Commentaires
C
Ces chers bistrots où le monde se refait touts les jours , le coude sur le zinc Client occasionnel des débits de boissons , j'entre et m'installe à une table , commande une bière brune pression voulant payer mon verre , le patron me dit c'est payé , merci dis je , sirotant mon nectar de houblon le quidam vint vers moi et blablabla : "on n'est pas des sauvages ", "nous savons nous tenir " le taulier essuyait ses verres avec un chiffon qui avait du vécu . le récipient étant vide je voulu prendre congé et là je suis devenu incorrect aux yeux et oreilles des pochetrons locaux Je n'avais pas remis une nouvelle tournée "on vous connait , ici et ailleurs z'êtes grillé "Cela fait bien quinze ans que je n'ai pas consommé au bistrot , préférant de loin siroter seul chez moi en toute quiétude ou avec de vrais amis
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